Le projet de réaménagement de la place de l’abbaye se nomme «Platz im Platz». Il est réalisé par l’architecte paysagiste zurichois Günter Vogt. Des travaux assez usuels pour ce site considéré comme bien culturel d’importance nationale et qui n’étaient pas censés provoquer de problèmes particuliers. D’importantes divergences sont cependant apparues sur la question de l’exécution du pavage, déjà avant le commencement des travaux, rapporte la Luzerner Zeitung.
Le différend oppose le District d’Einsiedeln et la Protection des monuments, aux représentants des personnes en situation de handicap. Ces derniers protestent contre l’utilisation prévue de sable pour joindre les pavés. Cette manière de faire présente selon eux des risques sécuritaires pour les personnes à mobilité réduite. Le sable pourrait en effet partir avec les pluies et laisser d’importants interstices dans le sol. Les représentants des personnes handicapées demandent donc la mise en place d’un composant lié, c’est-à-dire du mortier.
Mais pour le monastère et la Protection des monuments, l’utilisation de sable est nécessaire, car le mortier altérerait l’apparence de la place. Une position confirmée par un expert fédéral. Les deux institutions ont précisé que l’accessibilité du monastère serait assurée par des passages cimentés.
Deux cycles de pourparlers entre les parties concernées n’ayant pas abouti à une solution de compromis, le district d’Einsiedeln a autorisé le commencement des travaux sur le site en question. Mais le Département de l’Instruction publique du canton de Schwyz est intervenu en septembre 2019 pour ordonner un arrêt préventif des travaux. Il s’agit d’une solution temporaire jusqu’à la décision du Conseil d’Etat en sa qualité d’autorité de surveillance. En attendant, un revêtement provisoire sera posé sur la Klosterplatz, notamment pour accueillir le marché de Noël.
A noter que l’abbaye bénédictine propose depuis 2016 aux particuliers d’acheter des pavés de la place, afin de contribuer à la rénovation du lieu. Au 14 novembre 2019, encore 7’901 pavés étaient à vendre, sur les 21’500 de départ. (cath.ch/lz/rz)
Raphaël Zbinden
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