Pape François: la prison n'est pas «l'ultime solution»

La prison ne devrait pas être «l’ultime solution» utilisée par la justice, a déclaré le pape François le 8 novembre 2019, lors d’une rencontre sur la pastorale des prisons, organisée par le Dicastère pour le service du développement humain intégral, les 7 et 8 novembre.

Conséquence de «l’égoïsme» et de «l’indifférence» ambiants, la situation du monde carcéral est le reflet de la réalité sociale, a constaté le Souverain pontife. Elle synthétise selon lui la «culture du déchet», si souvent dénoncée depuis le début de l’actuel pontificat.

La prison est trop souvent considérée comme «l’ultime solution» pour préserver la société de ceux qui agissent contre les normes sociales, a déploré le pape François. A grands renforts de deniers publics, on cherche davantage à ‘réprimer les infracteurs’ qu’à promouvoir véritablement leur développement intégral de manière à «réduire les circonstances propices à la réalisation d’actes illégaux».

Cependant, les lieux de détention sont bien souvent un véritable échec dans le processus de réinsertion sociale, a noté le pontife argentin. Il est en effet «plus facile de réprimer que d’éduquer», a-t-il observé, de «nier l’injustice présente dans la société» et de créer des espaces pour «enfermer les délinquants dans l’oubli» que de leur «offrir des chances égales de développement».

Problème de surpopulation des prisons

Cette situation peut s’expliquer selon le pape sud-américain par le manque de ressources allouées pour éradiquer les problèmes sociaux, psychologiques et familiaux des détenus. Cela s’explique aussi selon lui par le problème de «fréquente surpopulation» dans les prisons, comme il l’avait déjà pointé le 14 septembre dernier lors d’une audience sur la place Saint-Pierre avec des professionnels du monde carcéral. Car la véritable réintégration sociale commence par la garantie d’opportunités de développement, d’éducation, de travail et d’accès à la santé.

En outre, à sa sortie de prison, l’ancien détenu est confronté à un monde qui lui est étranger et qui ne la reconnaît pas comme digne de confiance, a encore observé le primat d’Italie. Il lui est alors bien difficile de retrouver le plein exercice de sa dignité et se retrouve une nouvelle fois exposé aux dangers qui accompagnent le manque d’opportunités de développement. Il s’agit donc de «combattre la stigmatisation» de ceux qui ont commis des erreurs par le passé. (cath.ch/imedia/pad/gr)

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