Lourdes: premières conclusions de la Commission sur les abus

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) a rendu ses premières conclusions, le 7 novembre 2019, devant les évêques de France réunis en Assemblée plénière à Lourdes. La Ciase a indiqué avoir reçu 2’500 appels téléphoniques et découvert «beaucoup de douleurs et de souffrances».

La Ciase, lancée début juin 2019, réunit une vingtaine de membres, chargés de faire la lumière sur les crimes commis par des clercs ou des religieux depuis la fin des années 1950. Son enquête a commencé par un appel aux victimes à se faire connaître. Celles qui acceptent sont longuement auditionnées.

Un nombre d’appels «pas considérable»

En quatre mois, la Commission a reçu 2’500 appels téléphoniques, mails et courriers, rapporte l’AFP. 800 personnes ont répondu à un questionnaire détaillé et environ 25 victimes ont été entendues. La plupart sont des hommes (60 %), agressés lorsqu’ils étaient mineurs (90 %), a affirmé Jean-Marc Sauvé, président de la Ciase. Ces personnes ont aujourd’hui, à 85 %, plus de 50 ans. Dans 88 % des cas, il n’y a pas eu de procédure judiciaire. Et pour une «part significative», ce sont des personnes «qui n’en ont jamais parlé» à leurs proches.

Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d’Etat français, a estimé, suite à cette présentation de chiffres, que le nombre de 2’500 appels téléphoniques «n’est pas considérable», au regard des 40 millions de personnes qui ont pu avoir approché, depuis les années 1950, de près ou de loin, la confession catholique.

Une «somme» de «reconnaissance» aux victimes

La Ciase doit rendre ses conclusions définitives et préconiser des actions de la part de la Conférence des évêques de France (CEF) début 2021. Les prélats doivent voter à l’avant dernier jour de l’Assemblée plénière, le 9 novembre, sur un possible «geste financier» en faveur des victimes dont les cas sont prescrits.

Mgr Pascal Delannoy, responsable de cette question à la CEF, a affirmé à la presse que le terme de «somme» serait finalement préféré à celui d'»allocation». Ce montant sera forfaitaire et unique. Il ne sera, selon l’évêque de Saint-Denis, «pas un dédommagement», ni une «réparation d’un préjudice». «Nous parlons de la reconnaissance» de la souffrance, a-t-il dit. (cath.ch/afp/rz)

Raphaël Zbinden

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