Le gouvernement sri-lankais déclare une église catholique «site sacré»

Le sanctuaire catholique Notre-Dame de Madhu, dans le nord-ouest du Sri Lanka, a été déclaré fin octobre 2019 «site sacré» par le gouvernement. L’église, située en plein cœur de la zone de guerre civile, avait accueilli de nombreux réfugiés.

Notre-Dame de Madhu est considérée par beaucoup de Sri-lankais comme un symbole d’unité nationale, rapporte Eglises d’Asie (EdA), l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris. L’église était située en plein cœur de la zone de la guerre civile qui a ravagé le Sri Lanka entre 1983 et 2009. Elle se trouvait dans une région contrôlée par le groupe indépendantiste des «Tigres tamouls». Durant la guerre, les Tigres tamouls ont posé des explosifs et des mines sur la zone entourant le sanctuaire. L’église elle-même a été bombardée par les indépendantistes en novembre 1999, tuant 37 personnes, dont des enfants. L’évêque de Mannar, le diocèse abritant le sanctuaire, a souvent appelé les deux parties du conflit à ne pas s’en prendre aux civils et à épargner la zone entourant l’église, mais il n’a jamais été écouté. Depuis 1990, le sanctuaire a accueilli des milliers de réfugiés.

L’église, qui a été consacrée en 1944, et qui possède une statue de la Vierge apportée par les Hollandais au XVIIe siècle, continue d’attirer de nombreux pèlerins de tout le pays.

Un lieu de réconciliation et de partage

Le président du Sri Lanka Maithripala Sirisena a remis le 29 octobre 2019 un avis à l’Église locale reconnaissant officiellement le sanctuaire Notre-Dame comme faisant partie des sites sacrés nationaux. La déclaration a été accueillie avec joie par les catholiques sri-lankais, minoritaires dans un pays majoritairement bouddhiste. Le sanctuaire est devenu un symbole d’unité non seulement entre riches et pauvres, mais aussi entre Cingalais, majoritairement bouddhistes et Tamouls, majoritairement hindouistes, qui rendent souvent visite au lieu où ils partagent leur nourriture avec les fidèles d’autres religions, assure EdA.

En 2015, le pape François est venu à Madhu, où il a rencontré des victimes de la guerre civile. Le pontife y a appelé les Tamouls et les Cingalais à profiter du sanctuaire comme d’un lieu où ils peuvent apprendre à se pardonner. (cath.ch/eda/ucanews/rz)

Raphaël Zbinden

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