Le pape François dresse un réquisitoire contre la «religion du moi»

Hypocrite, la «religion du moi» rejette l’autre et oublie que le vrai culte passe toujours par l’amour du prochain, a commenté le pape François le 27 octobre 2019 lors de la messe de clôture du synode pour l’Amazonie dans la basilique Saint-Pierre. A rebours de cette attitude, il a invité chacun à se reconnaître pauvre devant Dieu. 

Dans l’évangile du jour, le Christ raconte une parabole mettant en scène un pharisien et un publicain en prière. Accomplissant les rites particuliers, le premier se vante dans sa prière. Il est trop sûr de lui, centré sur lui-même et ainsi, au lieu de prier, il se loue lui-même. C’est donc un adapte de la «religion du moi», qui se croit juste et méprise son prochain, a commenté le pape. 

Le visage défiguré de l’Amazonie

Cette attitude, a accusé le pape, s’est vue dans l’histoire et continue d’exister. Celui qui est comme le pharisien considère les autres comme des «déchets»,«vils et rétrogrades», «il méprise leurs traditions, il efface leurs histoires, il occupe leurs territoires, usurpe leurs biens». Ces prétendues supériorités finissent en oppressions et exploitations comme cela se voit dans le «visage défiguré» de l’Amazonie. «Hypocrite avec ses rites et ses ›prières’, la religion du moi oublie le vrai culte à Dieu qui passe toujours par l’amour du prochain.»

Pour le pontife, même des chrétiens pratiquants sont adeptes de cette ›religion du moi’ et, se croyant supérieurs, deviennent cyniques et moqueurs. A l’image du pharisien de la parabole, «nous sommes présomptueux, capables de nous justifier nous-mêmes, champions dans des justifications artificielles» comme pour des «procès d’auto-canonisation». Dans une attitude complètement opposée, le publicain de la parabole se reconnaît pauvre devant Dieu pour se laisser regarder par Lui sans excuses ni justifications.

«Miséricorde pour celui qui se reconnaît misérable»

Plutôt que de se croire juste, le publicain sait qu’il a besoin du salut, premier pas pour la «religion de Dieu» qui est «miséricorde pour celui qui se reconnaît misérable». En effet, a assuré le pontife, «c’est seulement dans un climat de pauvreté intérieure que le salut de Dieu agit». Pour développer cette attitude, il faut fréquenter les pauvres car leur prière monte directement vers Dieu. Au premier rang de cette célébration, a indiqué le pape, se trouvent certains de ces pauvres : des frères et sœurs malades accompagnés par la communauté de l’Arche. (cath.ch/imedia/xln/mp)

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