Le pontife romain regrette dans sa missive le décalage entre des sociétés d’opulence et d’autres où l’on ne mange pas encore à sa faim. Invitant à toujours mettre la personne humaine au cœur des politiques de développement, le pape a déclaré que «ce que nous accumulons et gaspillons est le pain des pauvres».
Son message a été adressé au directeur général de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies (FAO), le Chinois Qu Dongyu. Pour le pontife, «l’individualisme et l’égocentrisme» provoquent la faim et l’inégalité sociale.
Le pontife argentin amorce son discours avec un contraste amer: 820 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde tandis que 700 millions d’autres se trouvent en surpoids, victimes de mauvaises habitudes alimentaires. Ces dernières habitent tant dans les peuples de l’opulence que dans les pays à faibles revenus, observe-t-il.
«Il est cruel, injuste et paradoxal que, de nos jours, il y ait de la nourriture pour tous et que tout le monde ne puisse pas y accéder; ou bien qu’il y ait des régions du monde où la nourriture est gaspillée, jetée, consommée en excès, ou bien destinée à d’autres fins qui ne sont pas alimentaires», dénonce ainsi le pape François. «Nous ne pouvons pas oublier que ce que nous accumulons et gaspillons est le pain des pauvres», s’indigne-t-il encore.
C’est pourquoi, une «conversion de notre manière d’agir» est nécessaire, estime le chef de l’Eglise catholique, c’est-à-dire retourner à la simplicité et à la sobriété et vivre en étant attentifs aux besoins de l’autre. Les «fruits de la Création» ne peuvent pas être considérés comme un «objet d’usage et de domination». Les troubles alimentaires peuvent être combattus en adoptant des styles de vie inspirés par une «vision reconnaissante pour ce qui nous est donné», souligne-t-il, mais aussi en cultivant la tempérance, la modération, l’abstinence, la maîtrise de soi et la solidarité.
Pour le pape argentin, en effet, l’individualisme et l’égocentrisme, illustrés par la logique du marché ou le profit à tout prix, ne provoquent que la faim et l’inégalité sociale. Afin donc d’encadrer au mieux l’exigence de pallier le manque de nourriture, a indiqué le chef de l’Eglise catholique, il faudrait promouvoir des institutions économiques ainsi que des programmes sociaux pour permettre aux plus pauvres d’accéder régulièrement aux ressources de base.
Chaque année depuis 1981, la Journée mondiale de l’alimentation est célébrée le 16 octobre sous l’égide de la FAO. Cette année, le thème retenu par l’organisation des Nations unies est ‘Agir pour l’avenir. Une alimentation saine pour un monde #FaimZéro’. (cath.ch/imedia/pad/be)
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