Le 13 octobre, sur la place Saint-Pierre, le pape François a canonisé cinq bienheureux. Le cardinal Newman fait partie de cette sainte cohorte. A cette occasion, l’ambassade britannique près le Saint-Siège a organisé un congrès au cœur du Vatican, intitulé ‘Cardinal Newman: a celebration’.
Converti dans les années 1840 au catholicisme, John Henry Newman était riche d’une personnalité complexe, a assuré le cardinal Parolin. N’hésitant pas à le qualifier de «prophète», le ‘bras droit’ du pape François a estimé que cet ancien anglican, «chercheur de la vérité», était un modèle d’œcuménisme. Avec sa canonisation, le cardinal Newman devient un exemple tant pour les catholiques que pour les anglicans, a ainsi confié le cardinal Parolin.
Pour ce dernier, il ne fait aucun doute que la vie du cardinal Newman – prêtre, éducateur et théologien – était entièrement centrée sur Dieu. Même lors de périodes de crise, sa foi était inébranlable, a-t-il pointé, et il conservait une grande confiance en la providence de Dieu. En outre, cet immense intellectuel était doté d’une très grande humilité.
Cette attitude, a-t-il souligné, lui a permis de lier «naturellement» de solides amitiés avec une multitude de personnes. A ce titre, ses confrères voyaient en lui «un nouveau saint Philippe Néri», le fondateur de la Congrégation de l’Oratoire dont il faisait partie.
Pour le cardinal Fernando Filoni, également présent à ce symposium, le bienheureux Newman serait plutôt le «saint Augustin des temps modernes». Théologien aux qualités extraordinaire, cet «homme de Dieu et de l’Eglise» se trouvait d’ailleurs présent de manière «invisible» lors du Concile Vatican II (1962-1965) à travers ses enseignements, a ainsi souligné le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.
Le cardinal Newman était «l’un des plus grands docteurs de l’Eglise», a lancé en écho le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, lui aussi orateur à cette conférence. Il voyait l’Eglise comme un corps vivant marchant dans l’histoire, «inspiré par le Saint-Esprit», a expliqué le Canadien dans un long discours empreint d’émotion. Si le dépôt de la foi ne change pas, montre ainsi le bienheureux Newman, son expression se développe. Ce «prophète de l’œcuménisme» a ainsi anticipé précisément l’ecclésiologie formulée lors du dernier concile. (cath.ch/imedia/pad/be)
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