Chaque journée du synode est divisée en deux sessions, une le matin et une seconde l’après-midi débutant à 16h30. Pour les premières journées de l’assemblée, les participants sont réunis en congrégations générales. Si ces rencontres se déroulent à huis clos, le Bureau de presse du Saint-Siège communique ensuite une synthèse des échanges de l’après-midi.
A ainsi été abordé dès la première journée de travail le sujet des viri probati probati – l’ordination d’hommes mariés respectés d’âge mûr – qui, rappelle la synthèse, est une des «propositions» apportées par l’Instrumentum laboris pour permettre la célébration des sacrements là où l’absence de prêtres est particulièrement marquée. En effet, certains villages amazoniens peuvent rester jusqu’à deux ans sans recevoir la visite d’un prêtre.
Pour certains membres de l’aula, il s’agit de répondre à une nécessité légitime, mais cet état de fait ne saurait conditionner un réexamen substantiel de la «nature» du sacerdoce et de son rapport avec le célibat, tel qu’il est prévu au sein de l’Eglise catholique de rite latin.
Ces participants suggèrent plutôt de renforcer la pastorale vocationnelle auprès des jeunes indigènes, afin de renforcer l’évangélisation du territoire. Le but serait aussi d’éviter de c réer une division entre ceux qui peuvent avoir facilement accès à l’eucharistie et ceux pour qui cela n’est pas possible.
Si ce sujet est un des plus délicats du synode pour l’Amazonie, il n’est pas le seul à avoir été évoqué lors de la première journée d’échanges. Les participants sont ainsi revenus sur l’importance de l’engagement des jeunes dans le combat écologique, citant l’activiste suédoise Greta Thunberg. Le «cœur jeune», s’est-il dit dans l’aula, veut construire un monde meilleur et représente une Doctrine sociale en mouvement. Il s’agit ainsi d’un défi positif pour l’Eglise, la poussant à dialoguer avec les jeunes pour l’aider à discerner et à aller au-delà des slogans dans cette question de vie ou de mort.
Toujours sur le plan écologique, les participants ont estimé que le climat était un bien mondial qui doit être protégé et préservé. Selon eux, il est nécessaire de mettre fin à l’utilisation de combustibles fossiles, en particulier dans les pays industrialisés, «plus grand responsables de la pollution». De même, les nappes phréatiques ont été l’objet d’échanges appelant à les préserver des contaminations chimiques. Il y a ainsi une préoccupation particulière face aux activités extractives massives et aux abus de certaines entreprises qui ont de graves conséquences pour les autochtones. Pour les participants au synode, c’est donc un nouvel équilibre entre l’homme et la nature qui doit être trouvé.
Tout comme il existe un écosystème à préserver, les participants au synode ont souligné qu’il existait une merveilleuse biodiversité spirituelle en Amazonie. Pour que celle-ci puisse apporter sa contribution à la catholicité de l’Eglise, il faut dépasser les formes de colonialisme qui ont pu caractériser la mission dans les siècles passés. Il est ainsi nécessaire de favoriser la préservation des identités culturelles de la région.
Par exemple, ont proposé des voix dans l’aula, les rites indigènes – s’il ne s’agit pas de superstitions – peuvent être vus avec bienveillance pour s’harmoniser avec le vrai esprit liturgique. Il a donc été demandé de partager les expériences de célébrations inculturées de sacrements comme le baptême. La mise en place ad experimentum d’un rite catholique amazonien a été évoquée par certains pour souligner l’existence de cet «écosystème ecclésial».
Par ailleurs, les Pères synodaux ont élu les membres de deux commissions. A la Commission pour l’information ont ainsi été désignés : Mgr Erwin Kräutler, prélat émérite de Xingu (Brésil); Mgr Rafael Cob García, vicaire apostoliquse de Puyo (Equateur); Mgr José Ángel Divassón Cilveti, ancien vicaire apostolique de Puerto Ayacucho (Venezuela); et le Père Antonio Spadaro, directeur de La Civiltà Cattolica.
Ont aussi été élus quatre membres de la Commission pour l’élaboration du document final : Mgr Mario Antonio Da Silva, évêque de Roraima (Brésil); Mgr Héctor Miguel Cabrejos Vidarte, archevêque de Trujillo (Pérou) et président de la Conférence épiscopale péruvienne; Mgr Nelson Jair Cardona Ramírez, évêque de San José del Guaviare (Colombie); et Mgr Sergio Alfredo Gualberti Calandrina, archevêque di Santa Cruz de la Sierra (Bolivie). (cath.ch/imedia/xln/bh)
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