Les participants à la «Marche pour la vie», la manifestation a été autorisée, se sont rassemblés aux alentours de 14h sur la Turbinenplatz, dans le centre de Zurich. Les manifestants se sont retrouvés dans une ambiance de festival, mais avec une forte présence policière.
Au cours de l’après-midi, des perturbations mineures se sont produites sur le site. «Si Dieu existait vraiment, il serait une lesbienne», pouvait-on lire sur une banderole déployée depuis un appartement situé au-dessus de la place de la Marche.
Un peu plus tard, un petit groupe s’est rassemblé au bord de la place avec des sifflets. Une femme a exigé que le grand public épargne son corps des revendications politiques. Le groupe d’opposants à la manifestation s’est exprimé entouré de policiers.
L’atmosphère s’est tendue lorsqu’un peu plus loin, plusieurs centaines de personnes se sont réunies Helvetiaplatz pour débuter une contre-manifestation non autorisée. La police s’est rendue dans le parc avec des équipes de médiation.
Les participants à la contre-manifestation ont été avisés qu’ils ne pourraient pas former de cortège, mais qu’un rassemblement dans le parc serait toléré. Peu après 14h45, plusieurs personnes ont malgré tout marché vers la Turbinenplatz. Parmi eux, certains poussaient des landaus contenant des projectiles.
Afin d’éviter un affrontement entre pro- et anti-avortement, la police a tiré des balles en caoutchouc et des substances irritantes à l’encontre du cortège non-autorisé. Les manifestants ont riposté en lançant des bouteilles, des pierres et divers projectiles. Plusieurs petits groupes ont également tenté de franchir les barrages policiers.
Deux policiers ont été légèrement blessés dans les echaufourrées, indique la police municipale de Zurich. Et de préciser qu’un de ses véhicules a été massivement endommagé. La police a par ailleurs contrôlé 175 personnes. Un homme de 30 ans a été arrêté pour violence et menace à l’encontre des autorités et des fonctionnaires.
Dans le même temps, des inconnus ont mis le feu à des conteneurs à plusieurs endroits et bloqué des rues avec des matériaux de construction. Certains des pompiers venus éteindre les flammes, ont été agressés et blessés.
Dans un premier temps retardé, le cortège a cependant pu s’élancer à 15h avant d’être stoppé par la police pour des raisons de sécurité. La marche a pu finalement reprendre vers 15h45. Les manifestants ont poursuivi leur chemin sans autre incident et en empruntant un itinéraire raccourci.
Les heurts n’ont pas démotivé les manifestants qui se disent satisfaits d’avoir pu marcher dans Zurich. L’autorisation de former un cortège avait en effet été obtenue au terme d’un bras de fer juridique avec la ville de Zurich.
La commune affirmait que le danger de contre-manifestations était trop grand et que la sécurité des participants à la marche ne pouvait donc pas être garantie. Elle avait proposé en contrepartie d’organiser un rassemblement sur la Turbinenplatz, dans l’ancienne zone industrielle, sur un site spécifique et sans défilé dans les rues.
Les organisateurs de la marche ont refusé cette proposition et ont déposé un recours auprès de la préfecture qui leur a donné raison et a déterminé un nouveau parcours. (cath.ch/ag/bh)
Bernard Hallet
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