Selon le Vatican, cet accord, en gestation depuis quelques mois, vise à garantir la possibilité de l’Eglise d’exercer librement sa mission en Angola. La personnalité juridique propre lui est ainsi reconnue, ainsi que pour ses institutions.
Le traité veut aussi protéger «l’indépendance et l’autonomie» des différentes parties, tout en collaborant pour le «bien-être moral, spirituel et matériel» de la personne humaine. L’Eglise catholique et l’Etat veulent également agir ensemble pour la promotion du bien commun. Rédigé en italien et en Portugais, cet accord est composé d’un préambule et de 26 articles. La date de son entrée en vigueur n’a pas été encore communiquée.
Cet accord, signé, dans la salle des Traités du palais apostolique, par Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats et Manuel Domingos Augusto, ministre des Affaires étrangères d’Angola, intervient dans un pays où la population est en grande majorité chrétienne, catholique pour plus de la moitié.
Cinq siècles de colonisation portugaise expliquent en effet une telle situation. La Constitution de 2010, ainsi que d’autres lois et politiques, protègent la liberté religieuse en Angola, qui se définit comme un Etat laïc. La Constitution respecte le principe de la séparation entre l’Eglise et l’Etat et reconnaît que les confessions religieuses doivent être respectées.
Selon l’œuvre d’entraide catholique Aide à l’Eglise en détresse (AED), le droit à la liberté de religion est respecté à bien des égards. Les Eglises ont toute liberté pour évangéliser, faire la catéchèse et exploiter des stations de radio et organes de presse écrite.
On dénombre en Angola près de 1000 Eglises ou organisations religieuses officiellement reconnues. Les catholiques composent un peu plus de la moitié de la population. Les dirigeants du pays ont pour la plupart été éduqués dans des écoles catholiques.
Environ un quart de la population appartient aux Eglises protestantes fondées pendant la période coloniale, aux XIXe et XXe siècles. Parmi lesquelles se trouvent en particulier l’Eglise évangélique congrégationnelle, l’Eglise méthodiste, ainsi que l’Eglise baptiste. Des Eglises luthériennes et reformées sont aussi présentes dans le pays.
Une proportion faible de la population, se dit animiste. Parmi les chrétiens, en particulier dans le milieu rural, un certain nombre d’Angolais maintiennent des croyances et pratiques traditionnelles.
Les musulmans, sunnites, représentent moins de 1% de la population. Leur statut flou reste une question ouverte. Bien qu’ils ne souffrent pas de persécutions ouvertes, leur situation demeure une source de préoccupation en ce qui concerne la liberté religieuse. La loi numéro deux de 2004 exige que tous les groupes religieux demandent un statut juridique auprès des ministères de la justice et de la culture.
L’une des conditions est d’avoir un minimum de 100’000 adeptes et une présence dans au moins 12 des 18 provinces du pays. Cette politique a donné lieu, de facto, à un déni de reconnaissance officielle de certains groupes religieux minoritaires, y compris les musulmans, et de certaines petites Eglises évangéliques qui, cependant, ont le droit d’accomplir en public des actes de culte.
Fin 2018, pour éviter la prolifération de sectes chrétiennes, l’Etat, appliquant la loi numéro 2, a fait fermer un millier d’églises qui ne respectaient pas les contraintes légales.
Au cours des dernières années, certains groupes religieux minoritaires se sont plaints que l’Eglise catholique soit favorisée par les fonctionnaires du gouvernement sous l’influence du MPLA (Mouvement Populaire de Libération de l’Angola). (cath.ch/imedia/cg/ag/bh)
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