Il ne reste que quelques jours aux riverains pour consulter les plans de la basilique Notre-Dame et se prononcer sur le chantier de rénovation à venir. La restauration de l’édifice bientôt deux fois centenaire vise à répondre aux besoins des fidèles ainsi qu’à sauvegarder les chefs-d’œuvre que sont la fresque de Severini ou les vitraux de Cingria et d’Estoppey.
«En fait, la basilique actuelle est faite de trois basiliques qui se sont remplacées mutuellement, précise l’architecte Frédéric Amsler. Il y a le bâtiment d’origine, datant de 1835, construit par l’architecte Henri Perregaux. Il a été rénové dans les années 1930 par Fernand Dumas et le «groupe de Saint-Luc» qui a doté l’église d’un escalier monumental et de la grande fresque mariale, peinte par le Toscan Gino Severini. Enfin, il y eu les interventions récentes, suite au concile Vatican II, dans les années 1970».
Pour l’architecte lausannois, la profondeur historique de ces trois périodes révèle «l’importance de l’histoire de l’art et de la foi catholique au fil du temps». De confession protestante, l’architecte s’étonne de la fréquentation constante de l’église, au centre de la capitale vaudoise aujourd’hui encore.
La basilique en chiffres
23 messes sont célébrées chaque semaine à la basilique, qui ne désemplit pas. Chaque week-end, environ 800 personnes fréquentent «l’église du Valentin» où sont célébrées neuf messes, en différentes langues (dont cinq en français). Et devant la statue de Marie, 90’000 lumignons sont allumés chaque année, soit 250 par jour. BL
La procédure de la mise à l’enquête publique s’étend du 20 août au 19 septembre 2019. La rénovation de l’édifice, que les Lausannois surnomment familièrement «basilique du Valentin», a pour but de répondre aux besoins des paroissiens et d’améliorer les conditions d’accueil des quelque 6’000 fidèles, indique le communiqué de la Fondation d’Olcah du 10 septembre.
Sont prévus un meilleur accès pour les familles et les personnes en situation de handicap, une optimisation de l’éclairage du lieu, le renouvellement du mobilier, de l’acoustique et de l’éclairage, des travaux de transformation de la sacristie, ainsi que l’exploitation des volumes dans le clocher et sous le parvis. Par ailleurs le dallage actuel de l’édifice sera enlevé pour retrouver le carrelage des années 1930.
La restauration inclut la mise en valeur des trésors artistiques qu’abrite la basilique: le rafraîchissement de la fresque mariale de Severini et des vitraux signés Paul Monnier, Alexandre Cingria et Pierre Estoppey. Tels sont les objectifs de cette troisième et dernière étape de la réhabilitation de la basilique Notre-Dame de Lausanne. Les deux interventions précédentes – en 2008 et en 2013 – avaient permis de consolider le clocher et de restaurer l’enveloppe extérieure de l’édifice.
Des problèmes récurrents
Les toilettes sont quasi-inexistantes, la sacristie est minuscule, le grand escalier a des problèmes d’isolation et la chaudière de l’église a pris feu – une fois de plus – la veille de la conférence de presse du 10 septembre 2019. Les problèmes de la basilique Notre-Dame sont récurrents… «Elle craque de partout», indique sobrement l’architecte Christophe Amsler, chargé de la rénovation. Il est conscient des difficultés actuelles d’un édifice qui répond mal aux besoins d’une paroisse à la «vie bouillonnante», au centre-ville de Lausanne. BL
En 1835, la basilique Notre-Dame a été la première église catholique établie à Lausanne après la Réforme. Cent ans plus tard, Fernand Dumas y appose un clocher de 38 mètres, ainsi que l’escalier monumental. L’édifice abrite des trésors de l’art sacré, dont la fresque de Gino Severini (230 m2 de superficie), ou les vitraux des artistes verriers.
Une campagne de recherche de fonds a été lancée par la Fondation d’Olcah pour la basilique Notre-Dame. Le premier seuil à atteindre pour commencer le chantier de l’édifice est de 5,9 millions de francs. «Les trois quarts de cette somme ont déjà été versés ou promis», indique Danilo Mondada, président de la Fondation d’Olcah, chargée de la récolte des fonds. L’aménagement du clocher, de l’orgue, des salles sous le parvis et du ‘grand emmarchement’ se réaliseront ensuite au rythme des fonds rentrés. Le coût total du projet s’élève à 10,8 millions.
Les fonds proviennent des pouvoirs publics (Ville de Lausanne, Canton et Confédération), de personnes et de fondations privées, qui font très bon accueil à cette campagne de recherche de fonds, selon la paroisse. (cath.ch/com/gr/bl)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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