Après avoir présidé la messe au monument de Marie-Reine-de-la-Paix, puis déjeuné avec les évêques de la Conférence épiscopale de l’océan Indien, le Saint-Père s’est recueilli au sanctuaire du bienheureux Père Laval. Finalement, il s’est dirigé vers le château de Réduit pour un échange avec le président et le Premier de l’État insulaire dans l’Océan Indien. Après ces deux entretiens, le pape a retrouvé les autorités du pays réunis à la résidence présidentielle.
En ouvrant son discours, le pontife a salué la présence de représentations d’autres confessions et d’autres religions. «Le pays, a-t-il considéré, s’est construit par l’arrivée de migrants de différentes origines. Ensemble, ils ont réussi à construire une fraternité soucieuse du bien commun».
Le pape a souligné comme Maurice ait l’autorité pour montrer qu’une paix stable peux exister dans l’harmonie des différences. Un projet commun peut donc exister sans marginaliser ni exclure.
Depuis son indépendance en 1968, la République de Maurice a su bâtir une tradition démocratique et ainsi être un oasis de paix. Toutefois, a regretté François, la croissance économique actuelle du pays exclut un certain nombre d’habitants, à commencer par les jeunes, déjà au cœur de son homélie de la messe du matin. Le pape a donc invité à une politique économique «axée sur les personnes», qui demande une meilleure répartition des revenus.
Le successeur de Pierre a ainsi appelé l’île à ne pas «succomber à la tentation d’un modèle économique idolâtre, qui préfère l’avantage immédiat», au détriment des plus pauvres et des générations futures. Un changement de mode de vie est selon lui nécessaire, pour que la croissance profite à tous. De plus, a-t-il espéré, «cette conversion permettra d’éviter les terribles phénomènes climatiques».
Par ces mots critiques, le pontife faisait notamment allusion à la politique fiscale de cette île inscrite sur la liste grise des ›paradis fiscaux’ établie par l’Union européenne. Selon le journal français Le Monde, le secteur financier représente ainsi pas moins de 50% du PIB du pays. Selon ce quotidien, Maurice siphonne les rentrées fiscales de l’Afrique.
Par ailleurs, Pravind Jugnauth, Premier ministre mauricien, a profité de son allocution devant le pape pour s’élever contre le «détachement illicite» de l’archipel des Chagos par la Grande-Bretagne au moment de l’indépendance de Maurice.
«Ces îles font partie intégrante de Maurice», a affirmé l’homme politique, en indiquant que son gouvernement allait «faciliter le repeuplement de ces îles».
Après son discours – le dernier de ce 31e voyage hors d’Italie – le pape François bénira quelques arbres à l’extérieur de la résidence, en symbole des 100.000 arbres qui seront plantés à Maurice pour lutter contre la déforestation et en souvenir de cette visite apostolique.
Il rejoindra ensuite l’aéroport de Maurice et quittera l’île à bord d’un avion de la compagnie Air Mauritius en direction de Madagascar. Là, il passera la nuit avant de repartir en direction de Rome. Son arrivée à l’aéroport de Rome-Ciampino est prévue le 10 septembre 2019 à 19h00. (cath.ch/imedia/xln/dp)
Davide Pesenti
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