A Madagascar, a constaté l’évêque de Rome, la tâche des pasteurs est «difficile», en particulier à cause de l’inégalité et de la corruption. Devant les défis vécus par les habitants de l’île Rouge, les évêques ont ainsi beaucoup de raisons de se préoccuper. D’autant qu’ils doivent développer une collaboration «mûre et indépendante» et «fructueuse» avec l’Etat tout en évitant toute connivence.
La voie à suivre, a conseillé le pontife, est d’être les «premiers dans le choix d’annoncer l’Evangile aux pauvres». «Nous avons un devoir particulier de proximité et de protection envers les pauvres», a-t-il insisté, y compris les victimes – enfants à naître ou personnes âgées – de la «culture du déchet». Dans un «esprit prophétique», les pasteurs doivent «semer» tout en restant conscients qu’il n’ont pas la mainmise sur ce processus. Ils doivent ainsi laisser grandir sans chercher l’uniformité «qui n’est pas chrétienne».
Autre catégorie qui doit bénéficier d’un «soin spécial» des évêques: les prêtres qui sont leurs «frères les plus proches». Pour eux, les pasteurs diocésains doivent revêtir tant la figure de frère aîné que du père «toujours disponible», sachant «encourager et soutenir». De même, les évêques ont un «devoir urgent» d’accompagnement et de discernement à l’égard des candidats au sacerdoce ou à la vie consacrée. «Soyez attentifs, ne faîtes pas entrer le loup dans la bergerie», a-t-il demandé en évoquant la récupération par d’autres diocèses de séminaristes renvoyés pour raisons morales.
Enfin, le pape François a appelé les évêques malgaches à poursuivre leurs initiatives de formation des laïcs sans les ‘cléricaliser’. Ceux-ci sont en effet appelés à œuvrer avec «générosité et responsabilité» dans le monde, leur domaine «spécifique» d’apostolat où ils ne doivent cependant pas être laissés seuls. L’évêque doit ainsi avoir «trois proximités»: à Dieu, aux prêtres et aux fidèles.
A la fin de son discours, le successeur de Pierre s’est rendu dans la petite chapelle située sur le parvis de la cathédrale d’Andohalo. Là, il s’est recueilli devant la tombe de Victoire Rasoamanarivo, première bienheureuse malgache. Il doit désormais se rendre sur le terrain diocésain de Soamandrakizay, pour une veillée de prière avec les jeunes. (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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