Synode sur la famille, Synode sur les jeunes et le discernement vocationnel, Synode sur l’Amazonie… Décidément, il est un mot qui revient presque chaque année à Rome: synode. C’est là la marque du pape François, soucieux d’une Eglise moins centrée sur elle-même et plus à l’écoute des mouvements profonds du peuple de Dieu.
Fondamentalement, le synode reste une réunion d’évêques. Mais en septembre 2018 déjà, à travers une constitution apostolique (Episcopalis communio), l’évêque de Rome appelait ses confrères à se mettre à l’écoute de l’Esprit «qui parle à travers le peuple tout entier». En ce sens, le synode doit devenir un outil privilégié de consultation, voire d’inflexion des lignes pastorales.
«L’avenir de l’Eglise est de la responsabilité de tous.»
Après le Synode sur la famille qui avait suscité des remous importants (les doutes – dubia – de certains questionnent jusqu’au magistère du pape), le Synode sur les jeunes jugé trop ecclésiastique dans sa phase finale, voici celui sur l’Amazonie qui met sur la table la question de l’ordination d’hommes mariés. Les sujets abordés dans les récents synodes témoignent de l’audace du successeur de Pierre. Car le pape François croit dans les intuitions profondes des brebis dont il invite toujours à «sentir l’odeur». Des brebis qui savent parfois faire émerger des pistes de transformation et d’action missionnaire.
Au fond, le mouvement synodal participe de la gestion commune que les évêques et les croyants sont appelés à vivre. Les rôles ne sont pas équivalents, mais l’avenir de l’Eglise est de la responsabilité de tous. Les évêques suisses y adhèrent à leur façon en proposant, ce mois-ci, un processus synodal qui veut faire émerger d’autres manières de dialoguer.
Davantage qu’une réaction aux abus d’autorité dans l’Eglise, l’élan initié par le pape François se situe dans la ligne des grandes réformes esquissées par ses prédécesseurs. Restent à trouver les ajustements nécessaires à la démarche. Car les risques existent. Les bonnes intentions doivent trouver rapidement un terrain d’application, sans décevoir. Mais l’Eglise avance, avec l’espérance qu’en dépit des temps délicats, un chemin d’avenir s’ouvre. Grâce à la collaboration.
Bernard Litzler | 02.09.19
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