«C’est une grande joie d’avoir la confiance du Saint-Père, c’est un honneur pour moi», a expliqué Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg. Ce jésuite luxembourgeois, ancien missionnaire au Japon, a confié qu’il allait prier pour avoir l’humilité «d’être vraiment au service de l’Eglise et rien d’autre».
C’est sur la couleur qu’il revêtira à partir du 5 octobre que Mgr Matteo Zuppi, archevêque de Bologne, a choisi de réagir depuis le sanctuaire de Lourdes, où il est en pèlerinage. Si les cardinaux sont revêtus de rouge, c’est parce qu’ils sont appelés à «témoigner jusqu’au sang», a relevé le prélat italien. L’objectif est, selon lui, que les cardinaux restent de «bons témoins de l’Evangile» et se mettent toujours au service des autres.
Le pape François a également annoncé l’arrivée d’un deuxième capucin au sein du Collège cardinalice: Mgr Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa. A 59 ans, ce dernier sera donc le deuxième cardinal vivant originaire de la République démocratique du Congo, aux côtés de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya. Avant eu, la RDC avait connu un autre cardinal, Joseph-Albert Malula (1917-1989).
Au-delà de la surprise d’une nomination à laquelle il ne s’attendait pas, c’est une «reconnaissance» pour le travail opéré pour redonner de l’espérance au peuple congolais qui souffre.
Dans une note, la Conférence épiscopale cubaine a fait part de sa joie à la nouvelle de la création cardinalice de Mgr Juan de la Caridad García Rodríguez, archevêque de La Havane depuis 2016. Les prélats ont ainsi souligné le «témoignage de vie» qu’offre le futur cardinal. Ils ont évoqué aussi son «ardeur missionnaire» et son amour pour les plus pauvres et les plus nécessiteux se manifestant par des gestes concrets.
Alors que commence au Guatemala le ‘mois de la patrie’, l’annonce de la création cardinalice de l’un des leurs, Mgr Alvaro Leonel Ramazzini Imeri, a une résonance particulière. Pour les confrères de l’évêque de Huehuetenango, cette nomination vient souligner son amour pour les plus pauvres et les exclus. Elle s’explique par sa défense des migrants et sa recherche de la paix et de la justice.
S’il a déjà reçu de nombreuses reconnaissances internationales pour son combat en faveur des pauvres et des marginalisés, Mgr Alvaro Leonel Ramazzini est un évêque «dérangeant» pour les puissants, raison pour laquelle il est depuis de nombreuses années la cible de tentatives d’intimidation et de menaces de mort.
C’était déjà le cas en 2004 et 2008, quand il était évêque de San Marcos, en raison de son travail pastoral en faveur des communautés indigènes et paysannes de l’altiplano guatémaltèque. Il luttait alors contre la destruction de l’environnement par les compagnies minières multinationales qui exploitent l’or dans le département de San Marcos et mettent en danger la santé des populations par l’utilisation de cyanure et de mercure pour le traitement du minerai.
Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, était en Espagne lorsqu’il a appris la nouvelle. Il s’est dit très ému d’avoir reçu cette annonce dans sa ville natale de Séville. Remerciant le pontife, il a affirmé chercher à servir l’Eglise «dans l’esprit de Vatican II» par la promotion du dialogue interreligieux, une priorité du pontificat actuel selon lui.
Pour le président de la République portugaise Marcelo Rebelo de Sousa, la nomination d’un compatriote, Mgr José Tolentino Medonça, marque «la reconnaissance d’une personnalité unique». Le chef d’Etat a également considéré que cette décision saluait la «présence» de l’Eglise catholique au Portugal.
Pour le secrétaire de l’archidiocèse de Jakarta, capitale de l’Indonésie, la nomination de Mgr Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Jakarta, récompense son leadership «tant dans ce diocèse qu’à l’échelle nationale». Selon lui, le Vatican veut également, par cette création, insister sur l’importance de l’Indonésie.
Evêque de Rabat, capitale du Maroc, une ville récemment visitée par le pape François, Mgr Cristóbal López Romero a commenté sa nomination en affirmant que son «titre et diplôme le plus haut est celui d’être ›fils de Dieu’», obtenu par le baptême. Et l’évêque d’origine espagnole d’insister: «Je suis déjà au sommet, je ne peux monter ou être promu, parce que plus haut que fils de Dieu, ce n’est pas possible!»
De son côté, le Père Michael Czerny, sous-secrétaire de la Section migrants et réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral, a parlé d’une «nouvelle mission, d’un nouveau service». Le prêtre canadien, originaire de Tchécoslovaquie, est la véritable surprise de l’annonce de ce consistoire puisqu’il n’occupe pas une charge habituellement liée à une barrette cardinalice et qu’il n’est même pas évêque. Il devrait donc recevoir la consécration épiscopale avant le consistoire.
Sur son compte Twitter, l’ambassade britannique près le Saint-Siège s’est réjouie de la création cardinalice de Mgr Michael Fitzgerald, préfet émérite du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et ancien nonce en Egypte. Il s’agit d’une «grande reconnaissance» du travail sans relâche du prélat pour la paix et le dialogue, assure la représentation diplomatique. Pour sa part, Mgr Fitzgerald a remercié tous ceux – catholiques ou non – qui l’ont aidé à servir dans le champ des relations interreligieuses.
Une reconnaissance pour «tous les peuples qui se sont battus pour la liberté»
Mgr Sigitas Tamkevičius, archevêque émérite de Kaunas, deuxième ville de Lituanie, a affirmé être «même un peu gêné» par l’annonce de sa prochaine remise de la barrette cardinalice. Pour lui, cette distinction est liée au voyage du pape François dans les pays baltes en septembre 2018 durant lequel le pontife a pu «mieux comprendre ce qu’il était advenu du clergé et de l’ensemble du peuple lituanien pendant les années d’oppression soviétique». C’est une reconnaissance pour «tous les peuples qui se sont battus pour la liberté», a ainsi soutenu Mgr Tamkevičius.
Enfin, la création cardinalice de Mgr Eugenio Dal Corso, évêque émérite de Benguela, en Angola, est une «très belle nouvelle», s’est réjouie la congrégation des Pauvres servants de la Divine Providence, à laquelle il appartient. Il s’agit du premier membre de celle-ci à recevoir la barrette rouge.
Après ce consistoire, 67 des cardinaux électeurs auront été nommés par l’actuel chef de l’Eglise catholique. Sur l’ensemble des 128 électeurs, 52% auront donc reçu la barrette rouge des mains du pape argentin, 33% de celles de Benoît XVI et 15% de celles de Jean Paul II. Les électeurs européens seront désormais 55, les Latino-américains 23, les Nord-Américains 10, les Africains 17, les Asiatiques 16 et les Océaniens 4.
Si le Collège cardinalice dépasse la limite de 120 électeurs après ce consistoire, le nombre redescendra à 124 dès le 17 octobre en raison d’anniversaires. Sauf cas de décès, il faudra attendre le 12 novembre 2020 pour atteindre à nouveau la limite théorique de 120. (cath.ch/imedia/pad/cg/xln/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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