Liberia: Les Eglises préoccupées par la recrudescence de la violence armée

Préoccupé par la multiplication des cas de violences armées dans le pays, le Conseil des Eglises du Liberia (LCC) a mis en place une mission d’enquête pour en déterminer les causes. Les Eglises veulent éviter le retour aux années noires de la guerre civile.

Le Liberia est un pays fragile, qui se remet lentement de plus d’une décennie qui a vu deux guerres civiles. Celles-ci ont duré de 1989 à 2003, faisant plus de 250’000 morts et un nombre indéterminé de déplacés. Il s’agit de de familles entière ayant fui les combats pour se réfugier dans les pays voisins: Côte-d’Ivoire, République de Guinée, Sierra-Leone, Ghana. D’autres, plus nantis, ont rejoint les Etats-Unis et l’Europe.

Plus de 250’000 morts

Depuis le retour de la paix, les dirigeants, leaders religieux, chefs traditionnels du pays, aidés par la communauté internationale, tentent de cicatriser les blessures et font tout pour éviter qu’il ne plonge de nouveau dans un conflit armé. Ils multiplient les initiatives de paix, comptant chaque pas franchi comme une pierre de plus dans la consolidation d’une paix encore précaire.  Ils restent tout aussi vigilants pour circonscrire tout signe de violence armée. C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision du LCC.

Composé de membres catholiques, méthodistes, épiscopaliens, luthériens, baptistes, pentecôtistes, presbytériens et de diverses autres organisations chrétiennes, le LCC a constitué une mission d’enquête. Elle est chargée de déterminer les causes des incidents dans le district 15 de la capitale Monrovia, le 17 août 2019, et des violences politiques et post-électorales qui ont suivi, y compris les attaques contre le siège des partis Liberty et Coalition démocratique pour le changement (CDC). Le Conseil des Eglises a incité les candidats participant aux élections à signer une déclaration affirmant leur engagement à la non-violence et leur soutien en faveur du maintien de la paix et du renforcement de la démocratie au Libéria.

Groupe œcuménique d’observateurs de la violence

Le LCC, dont l’Eglise catholique est membre, travaille aussi à la création d’un groupe œcuménique d’observateurs de la violence (EOG). Il a pour but de contribuer à la préservation de la paix, de la démocratie et de la stabilité du pays. Il permettra, en outre, de renforcer la responsabilité, la justice et la légalité des citoyens.

Dans ses activités, le groupe surveillera, documentera et rapportera tous les cas et auteurs de violence ou de personnes incitant, dans les langues locales, à la violence et à l’intolérance politique. Il alertera également des menaces à la paix, à la démocratie et à la stabilité dans le pays, et appellera  périodiquement à des actions nationales et internationales contre les auteurs ou ceux qui incitent à  la violence.

Dans un communiqué cité par le quotidien libérien «Daily Observer», le Conseil œcuménique des Eglises (COE) à Genève se dit vivement préoccupé de l’instabilité et des violences au Liberia. Il a exprimé ses inquiétudes par le biais de sa division des droits de l’homme et du désarmement. Le COE a ajouté qu’il s’emploiera  à créer des réseaux et à échanger des informations sur l’évolution de la situation au Liberia. Il  étudiera également la possibilité pour le LCC de participer, en avril ou mai 2020 à Genève, à l’examen, par le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, de la situation au Liberia. (cath.ch/ibc/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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