La rencontre de l’Assemblée mondiale des Religions pour la Paix (Religions for Peace/RfP) a été ouverte le 20 août par le président fédéral allemand Frank-Walter Steinmeier, pour qui «aucune guerre ne peut être menée au nom de la religion».
«Nous pouvons être différents dans notre foi. Mais il y a une chose que nous devons tous partager: la religion ne doit jamais justifier la haine et la violence», a averti le chef de l’Etat allemand. Frank-Walter Steinmeier, qui se définit lui-même comme un chrétien croyant, estime que ceux pour qui la religion et la foi sont une chose importante ne devraient pas rester indifférents face au fait que de nombreuses personnes répètent sans cesse que la religion est un phénomène qui empêche la paix, voire qui encourage la guerre.
A ses yeux, la foi religieuse peut être une force merveilleuse qui peut donner force et sens à la vie et à la mort. Mais la foi et la religion peuvent aussi être utilisées abusivement, notamment comme motivation pour des intentions et des objectifs politiques fondamentalement non-religieux.
La devise de la conférence est «Prendre soin de notre avenir commun – promouvoir le bien commun pour tous». Les organisateurs ont expliqué que la réunion devait donner deux impulsions majeures: d’une part pour la protection des lieux saints, d’autre part pour la protection contre les violences sexuelles faites aux femmes.
Cette rencontre a lieu tous les 6 ans. La dernière s’était tenue en 2013 à Vienne, en Autriche. Cette année, la 10e Assemblée mondiale de Religions pour la Paix rassemble à Lindau près de 800 participants, qu’ils soient chefs religieux, représentants gouvernementaux, membres d’ONG et de groupes de la société civile.
Différents axes de travail ont été fixés pour ces journées: réfléchir à la manière de construire un consensus face à divers défis contemporains, promouvoir des actions interreligieuses communes à travers le réseau Religions pour la Paix et au-delà, procéder à des élections au sein de l’association.
Les objectifs de cette dixième édition sont concrets, car Religions pour la Paix, depuis sa création en 1970, souhaite aller au-delà du simple dialogue. Cette année, il s’agit de renforcer la coopération inter-religieuse pour la paix entre les dirigeants religieux, de la soutenir dans les pays opprimés par la violence et les conflits, et de promouvoir le lancement de processus de paix en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, en Corée du Nord, en Corée du Sud et en Birmanie, toujours à travers la coopération interreligieuse.
Comme l’explique à Vatican News Luigi De Salvia, président de Religions pour la Paix – Italie, «la perspective est de contrer une tendance défensive qui peut devenir une fermeture nationaliste ou partisane. Nous allons essayer au contraire d’aller vers la recherche du bien commun partagé, le seul horizon qui peut donner de l’espoir». Au cours de ce sommet, précise Luigi De Salvia, les participants discuteront à propos des actions qui devront être menées, en particulier dans les zones de conflit, pour trouver des voies de réconciliation.
Religions pour la Paix est un réseau international composé d’un Conseil mondial de chefs religieux représentatifs, de six organismes interreligieux pour différents continents et de plus de 90 groupes nationaux. Il comprend également le réseau Femmes de Foi, qui rassemble plus de mille organisations religieuses de femmes, et un réseau mondial de la jeunesse rassemblant six fédérations régionales.
Religions pour la Paix, dont le siège est à New York, jouit d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations-Unies (ECOSOC), de l’UNESCO et de l’UNICEF. (cath.ch/kathpress/vaticannews/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse