«En ce jour, nous réaffirmons notre soutien indéfectible aux victimes des violences fondées sur la religion et les convictions, et manifestons ce soutien en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir de telles attaques et en exigeant que les responsables soient amenés à répondre de leurs actes», annonçait le 28 mai 2019 António Guterres, secrétaire général de l’ONU.
Le fait que la journée du 22 août mette l’accent sur les actes de violence perpétrés pour des motifs religieux vise à envoyer un message très clair, rapporte l’ONG Portes ouvertes: aucun acte de violence n’est acceptable, qu’il s’agisse d’un incident isolé ou d’actes de violence systématiques et commis à large échelle.
Ewelina Ochab, chercheuse en droit et avocate des droits humains qui a dirigé le processus de reconnaissance de cette journée, a déclaré: »Il faut féliciter la Pologne et les autres Etats d’avoir reconnu la question de la violence fondée sur la religion ou la conviction comme un problème contemporain qui ne doit pas être négligé… Nous en sommes redevables auprès des victimes passées et présentes de ces violences, ainsi qu’aux générations futures».
Philippe Fonjallaz, directeur de Portes Ouvertes Suisse, se félicite de la décision de l’ONU de mettre à part le 22 août pour se souvenir de ceux qui subissent de la violence en raison de leurs croyances religieuses. «Nous nous tenons aux côtés de ceux dont la vie a été tragiquement touchée par la violence, simplement parce qu’ils sont de la ›mauvaise’ religion ou refusent de renier leur foi», a-t-il souligné.
Les chrétiens concentrent le plus d’hostilités à leur égard, un point souligné par le rapport indépendant commandé par Jeremy Hunt, alors ministre britannique des Affaires étrangères, publié le 12 juillet 2017.
L’ONG chrétienne publie chaque année un Index Mondial de Persécution qui recense les 50 pays où la situation est la plus difficile pour les chrétiens, relève dans l’édition 2019 que plus de 4’100 chrétiens ont été tués pour des raisons religieuses entre novembre 2017 et octobre 2018 dans les 50 pays analysés, dont 3’700 uniquement dans le nord et le centre du Nigeria.
Une tendance corroborée par l’œuvre d’entraide catholique Aide à l’Eglise en détresse (AED-ACN) qui estime, dans son rapport sur la liberté religieuse 2018, que «60 % de la population mondiale vit dans des pays où ce droit n’est pas respecté, alors que la situation se dégrade en maints endroits!».
Selon les experts du rapport 2018 AED-ACN, le phénomène nationaliste et identitaire conduit à une nouvelle détérioration de la situation ces deux dernières années. En Europe, en Amérique et en Australie, où la liberté religieuse est respectée, le rapport rend néanmoins attentif: l’islamophobie et la discrimination envers les citoyens appartenant à d’autres religions sont toujours présentes, liées entre autres à la peur de la crise migratoire.
Dans son rapport 2018, l’œuvre d’entraide catholique dénonce une banalisation des atteintes à la liberté religieuse. Et le rappelle tout spécialement en cette année 2018, où sont célébrés les 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme. Son article 18 prône la liberté religieuse, un élément fondamental d’un authentique Etat de droit. (cath.ch/com/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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