Meinrad Furrer, responsable de la spiritualité pour l’Eglise catholique de la ville de Zurich, explique qu’il ne s’agit pas d’un «contre-programme» à la Street Parade. Le but est plutôt de proposer un complément à une manifestation par nature agitée et bruyante.
L’événement de rue, qui rassemble depuis 30 ans des centaines de milliers de participants, véhicule des valeurs également défendues par les Eglises, assure Meinrad Furrer. La devise de la Street Parade, «Colours of Unity» promeut les idées de paix, d’amour et de tolérance. «A une époque où l’on ferme les frontières, où l’on érige des murs, des personnes du monde entier qui croient à la force de la tolérance se réunissent dans les rues de Zurich», explique le site internet de l’événement. Le catholique zurichois note qu’une telle affirmation pourrait être le thème d’une homélie.
A la Street Parade, ces valeurs seraient notamment incarnées à travers la danse. Meinrad Furrer y discerne des parallèles avec la dramaturgie d’une célébration religieuse, «à laquelle ces valeurs sont habituellement attachées».
Le responsable catholique ne voit pas de contradiction entre cette manifestation où le corps est particulièrement exalté et une Eglise catholique traditionnellement réservée sur les sujets de sexualité. «Ce sont des questions sur lesquelles l’Eglise doit rester ouverte», assure-t-il. Il remarque que la célébration communautaire existe aussi dans la tradition catholique, par exemple avec le carnaval. Le théologien explique avoir également participé, il y a quelques semaines, à la Gay Pride de Zurich.
La célébration œcuménique, qui se déroulera le 10 août vers midi à l’église protestante de la Wasserkirche, est liée à l’anniversaire de l’action du réformateur Uldrych Zwingli à Zurich, en 1519. L’idée est venue des organisateurs de la Street Parade eux-mêmes. Une initiative que salue Meinrad Furrer et dont il espère qu’elle sera reproduite en 2020.
Le responsable catholique souligne être en contact régulier avec des personnes éloignées de la religion. Il relève que dans ces milieux, l’image de l’Eglise catholique est plutôt négative. «La célébration qui précède le cortège donne ainsi aux Eglises l’occasion de donner une autre image d’elles-mêmes. Cela ne sera toutefois possible que si les représentants chrétiens n’apparaissent pas comme des donneurs de leçon, «mais comme des personnes désireuses d’apprendre de l’autre et de s’intéresser réellement à des modes de vie différents». Dans cette perspective, des organisateurs de la Street Parade participeront à la cérémonie. Outre Meinrad Furrer, la théologienne catholique Veronika Jehle et le pasteur du Grossmünster Christoph Sigrist seront présents.
Une statue de Zwingli, le représentant comme un activiste pour le climat, sera en outre visible sur le premier chariot du cortège. Plusieurs de ces statues ont été fabriquées dans le cadre des festivités du 500e anniversaire de la Réforme zurichoise. (cath.ch/kath/sys/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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