Emanuela Orlandi, si elle vivait encore aujourd’hui, serait âgée de 51 ans. Dans sa lettre envoyée au pontife, Ali Agça assure qu’elle serait vivante et se trouverait dans un couvent cloîtré, dont il n’a pas donné le nom ni l’endroit. L’agence Kathpress affirme avoir pris connaissance du contenu de la missive. L’agresseur de Jean Paul II s’y décrit comme le «frère spirituel» du pape polonais. Ce dernier, suite à l’arrestation d’Ali Agça, était allé le voir dans sa cellule et lui avait pardonné son geste. Le Turc s’est converti, des années plus tard, au catholicisme.
Selon l’homme de 61 ans qui réside aujourd’hui en Turquie, toutes les accusations d’implication du Vatican dans un prétendu viol et assassinat d’Emanuela Orlandi sont «des mensonges qui entachent terriblement la réputation mondiale de l’Église catholique». Ali Agça écrit que «le Vatican a le devoir moral de tout faire pour qu’Emanuela retourne dans sa famille au Vatican». Il affirme que même si le pape François ignorait au début la «conspiration» autour de l’affaire, il possède maintenant «tout le pouvoir d’ordonner de façon péremptoire la libération d’Emanuela Orlandi». Le Turc prétend ainsi qu’il s’agit d’une machination orchestrée par les services secrets américains. Selon Kathpress, Pietro Orlandi, le frère d’Emanuela, n’aurait aucune confiance dans ces allégations.
D’une manière générale, la crédibilité, voire la santé mentale d’Ali Agça ont été maintes fois mises en doute. Concernant sa tentative d’assassinat du pape, il a donné de multiples versions contradictoires. Il a aussi déclaré à plusieurs reprises connaître la date de la fin du monde et a prétendu être la réincarnation de Jésus.
La disparition d’Emanuela Orlandi a déjà par le passé été mêlée au nom d’Ali Agça. Certains avaient émis l’hypothèse qu’elle avait été enlevée afin de faire pression pour la libération du terroriste.
L’intervention de l’ancien membre du groupe d’extrême droite turque les «Loups gris» est peut-être liée à la médiatisation récente de l’affaire Orlandi. Sur des indications anonymes, des tombes du Cimetière teutonique, au Vatican, ont été fouillées fin juillet 2019. Mais les examens des ossements retrouvés ont indiqué qu’ils ne pouvaient pas appartenir à la disparue. (cath.ch/kathpress/arch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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