La quasi-totalité des ‘tableaux’ de la basilique Saint-Pierre au Vatican sont des mosaïques, ressemblant à s’y méprendre à des peintures ou à des fresques. L’une des œuvres de la basilique s’avère pourtant être une fresque, la seule qui soit dans l’immense édifice : la Madonna ‘del Soccorso’.
Rome, 12 février 1578. Plus de soixante-dix ans après la pose de sa première pierre, la basilique Saint-Pierre est en pleine effervescence. Une foule de pèlerins s’apprête à y entrer en procession. Chantant des cantiques mariaux, la colonne de fidèles avance solennellement dans la nouvelle basilique et se dirige lentement vers une petite chapelle latérale placée à la droite de l’édifice.
Le pape Grégoire XIII, élu cinq ans plus tôt, a exprimé le vœu de placer dans l’immense basilique une image particulière : la Madonna ‘del Soccorso’, Notre-Dame du Secours. Ce dimanche, le premier du carême, est le jour choisi par le 226e Souverain pontife pour l’installation officielle de l’icône mariale. La construction de la basilique est encore loin d’être achevée, mais déjà la Vierge Marie y a trouvé sa place.
Voilée d’un tissu bleu surmonté d’une couronne en or, la mère du Christ, jeune encore, tient son Fils, Lui aussi royalement couronné et bénissant. Fils de Dieu, le petit homme tient dans ses mains une petite sphère surmontée d’une croix : l’orbe crucigère, symbole d’autorité dans l’iconographie occidentale. Avec un sourire gracieux, la Vierge veille sur les reliques du saint ayant donné son nom à la chapelle actuelle : le docteur de l’Eglise Grégoire de Nazianze.
L’origine de cette icône remonte cependant plus loin que le 16e siècle qui l’a mise en valeur dans le plus grand édifice du catholicisme. Il faut en effet revenir au 7e siècle, lorsque le pape Serge Ier (687-701) décide d’installer dans l’antique basilique – datant de l’empereur Constantin – les restes de l’un de ses vénérables prédécesseurs, Léon le Grand (390-461). Au-dessus de l’autel conservant les reliques du pontife, sera donc installée une fresque représentant la Vierge Marie, qui sera vénérée comme la Madonna ‘di San Leone’. Près de 800 ans plus tard, aux alentours de 1460, l’œuvre est largement restaurée et remaniée dans la forme qui existe encore de nos jours.
La fresque désormais connue sous le nom de Notre-Dame du Secours reste sans aucun doute l’image de la Vierge Marie la plus vénérée de la basilique Saint-Pierre. Pendant longtemps, elle a été un point de passage obligatoire des visites officielles des ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège. Luxueusement encastrée dans de magnifiques marbres polychromes et surmontée d’un petit angelot potelé en bronze doré, elle attire à elle les regards admiratifs des touristes et recueille les prières des pèlerins confiants.
Notre-Dame du Secours est la première œuvre vaticane à avoir été restaurée sous le pontificat du pape François. Ternie et très fatiguée par la poussière accumulée par les années, la fresque de 66 cm de hauteur sur 55 cm de largeur a connu un véritable coup de jeune en 2013, grâce à l’intervention soutenue par l’organisation de bienfaisance américaine des chevaliers de Colomb.
En souvenir de cette restauration, Notre-Dame du Secours porte désormais sur son cœur une broche ovale incrustée d’une pierre bleue qui n’existait pas à l’origine. Sur ce nouveau bijou, peint lui aussi, est gravée l’invocation mariale ‘Marie, notre secours’. Le nom du pontife argentin y est aussi inscrit, ainsi que l’année du pontificat. (cath.ch/imedia/pad/pp)
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