Né en 1936, le Cubain est ordonné prêtre en 1964. Deux ans plus tard, il est emprisonné pendant plusieurs mois par le gouvernement communiste dirigeant l’île, avant d’être relâché en 1967. Il assume alors plusieurs ministères, dont celui de professeur au séminaire interdiocésain.
En décembre 1978, le pape Jean Paul II nomme le Père Jaime Ortega comme évêque de Pinar del Rio. Trois ans plus tard, il le déplace à la tête de l’archidiocèse de la capitale cubaine. La barrette cardinalice arrivera quant à elle en novembre 1994. Ainsi, le cardinal Ortega a participé à deux conclaves en tant qu’électeur, en 2005 et 2013. Par ailleurs, comme archevêque de La Havane, il reçoit Jean Paul II en 1998, Benoît XVI en 2012 et François et 2015 et 2016.
Président de la conférence des évêques cubains entre 1988 et 1999, le cardinal Ortega a été un artisan du dialogue entre l’Eglise et l’Etat castriste. En 1991, il fonde la Caritas locale puis, vingt ans plus tard, un centre de formation pour laïcs. Dans les années 2000, il a également plaidé à plusieurs reprises auprès du gouvernement pour la libération de prisonniers politiques.
L’ancien archevêque de La Havane a aussi joué un rôle important sur la scène internationale : il a été la cheville-ouvrière du rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba sous la présidence Obama. C’est en effet à lui que le pape François avait remis en 2014 deux lettres, une pour Raúl Castro, une pour Barack Obama, les pressant à s’engager sur la voie du dialogue. Ce chemin s’était concrétisé le 17décembre 2014 – jour de l’anniversaire du pontife – par l’annonce conjointe d’un rapprochement.
Avec le décès du cardinal Ortega, le Collège cardinalice compte désormais 217 membres. Le nombre d’électeurs en cas de conclave ne change néanmoins pas et est toujours de 120. (cath.ch/imedia/xln/pp)
Pierre Pistoletti
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