À la fin des années 1990, Mindaugas Cerniauskas était un homme d’affaires lituanien et un entrepreneur actif qui voyageait à travers le monde, lançait des Rotary clubs, fondait la première zone franche en Lituanie et présidait la Chambre de commerce du pays. Il était marié civilement et vivait avec sa femme et ses deux enfants à Vilnius, la capitale.
Tout a changé quand Cerniauskas n’a plus pu résister à ce qu’il a décrit comme un «feu intérieur» qui l’a conduit à se séparer de sa famille, à quitter la ville et à commencer une quête spirituelle qui l’a conduit, en juin dernier, à son ordination sacerdotale à Rome, sous un nouveau nom: Père Mary Elias.
Bien qu’il ait été baptisé enfant, le père Elias n’avait pas été élevé comme catholique parce que la loi soviétique interdisait d’aller à la messe. Néanmoins, il s’adonnait à quelques dévotions chrétiennes tout en pratiquant le yoga et en s’intéressant à la littérature New Age.
«Tout était mélangé «, sourit-il, précisant qu’il suivait un assortiment disparate d’enseignements de Bouddha et de Jésus, priait occasionnellement le chapelet et allait se confesser. Le Père Elias s’est même rendu en Inde en 2002 pour rencontrer Sri Bhagavan, un éminent professeur spirituel et fondateur du Mouvement de l’Unité.
Après avoir accueilli l’enseignement catholique en 2003 comme résultat de ce qu’il appelait un «miracle de Dieu», le Père Elias a commencé à consacrer toute son énergie à l’apprentissage théologique, au jeûne et au pèlerinage: «J’ai brûlé tous mes livres ésotériques», confesse-t-il, «ne gardant que ceux qui parlaient de Jésus, Marie et l’Eglise».
L’une de ses aventures les plus significatives fut un pèlerinage à pied de 4300 km de la Lituanie à Jérusalem. En arrivant à l’église du Saint-Sépulcre, il a juré à Dieu qu’il passerait le reste de sa vie en ermite. De retour en Lituanie, le Père Elias commence à porter un habit de chartreux, à diriger des retraites et à voyager dans certains lieux saints du christianisme à travers le monde.
En 2007, il a obtenu une autorisation spéciale pour séjourner au Mont Athos en Grèce, l’un des lieux les plus sacrés de l’Orthodoxie orientale, où se trouvent plusieurs monastères. Une nuit au sommet de la montagne, il a commencé à ramasser de petits cailloux blancs. «J’ai été inspiré, se souvient le Père Elias, de rapporter les pierres en Lituanie, de les enfouir dans des croix d’argent et de faire un pèlerinage pour en remettre une à chacun des principaux sanctuaires mariaux d’Amérique latine».
Avec seulement 10 euros en poche, qu’il déposa aussitôt dans une église à son arrivée au Brésil, le Père Elias commença une tournée de 77 jours en Amérique latine et aux Caraïbes, déposant ses croix en pierre dans 20 sanctuaires dédiés à Marie. Il comptait sur la générosité des monastères locaux et des particuliers pour financer son transport.
«Je pense que ma vocation est très fortement construite dans l’esprit du pèlerinage», atteste-t-il. Avec l’approbation de son évêque, le père Elias se considère comme «ermite missionnaire».
«Je ne suis pas parfait «, affirme le père Elias, rappelant sa décision de quitter la femme avec qui il fut marié 17 ans, ainsi que ces enfants adolescents, pour entreprendre sa recherche de Dieu. «Ce n’est peut-être pas la meilleure des façons. D’un autre côté, si nous regardons les fruits: mon ex-femme s’est convertie. Elle prie pour moi et ma vocation. Et ce sont mes enfants qui ont apporté mes habits liturgiques lors de mon ordination diaconale».
Son ex-femme et sa fille sont d’ailleurs les premières à avoir bénéficié de sa bénédiction, au terme de son ordination sacerdotale en juin dernier à Rome pour le cardinal Burke. (cath.ch/theevangelist/pp)
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