Idris Ahmed, âgé de 42 ans, est soupçonné d’avoir violé 12 garçons âgés entre 12 et 19 ans, rapporte le quotidien bangladais The Star. Ils étaient tous étudiants d’une madrasa (école coranique) du quartier de Dakshin Khan, au nord-est de la capitale. Le responsable de l’institut aurait en outre filmé certains de ses actes.
L’affaire provoque une onde de choc dans ce pays où 83,4% des habitants se déclarent musulmans. D’autant plus que le cas de Dakshin Khan n’est pas le premier scandale sexuel touchant l’éducation religieuse dans cet Etat regroupant 160 millions de personnes. Idris Ahmed est le troisième enseignant d’une école coranique arrêté depuis le 1er juillet 2019 sur des accusations de viol. Les allégations de personnes déclarant avoir été abusées par des responsables religieux se multiplient également sur les réseaux sociaux, remarque The Star. Le journal souligne que les médias traditionnels sont largement restés silencieux sur ces questions «principalement à cause de l’aspect sensible du sujet dans une nation conservatrice».
Les Bangladais ont été particulièrement choqués par le meurtre sordide de Nusrat Jahan Rafi, en avril. Cette étudiante de 19 ans a été brûlée vive par un groupe d’autres étudiants pour avoir refusé de retirer sa plainte contre le directeur de son école islamique qu’elle accusait de harcèlement sexuel.
D’après Ain O Salish Kendra, organisation bangladaise de défense des droits humains, ce sont plus de 700 cas de viols qui ont été rapportés en 2018. D’autres ONG sonnent régulièrement l’alarme sur l’augmentation inquiétante des agressions sexuelles contre des enfants. La fondation The Manusher Jonno a publié un rapport affirmant que près de 400 enfants ont été victimes de viols dans le pays dans les six premiers mois de 2019. 16 de ces derniers seraient décédés.
Des voix s’élèvent dans la société bangladaise pour dénoncer le manque de volonté de la justice à poursuivre ces crimes. Abdus Shahid, directeur de l’organisation de défense des droits des enfants Bangladesh Shishu Adhikar, a déploré l’existence d’une «culture de l’impunité». (cath.ch/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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