Le gouvernement était toujours réticent à accorder un agrément à la radio catholique afin qu’elle puisse étendre ses émissions dans le reste du pays. Il l’accusait d’être un «moyen de diffusion plus politique que religieux». L’Eglise catholique angolaise qualifie ces accusations «d’infondées» puisqu’elle respecte les lois nationales.
Début 2018, le gouvernement revenait à de meilleurs sentiments et le président Joao Lourenço annonçait lors d’une conférence de presse la couverture totale du pays par Radio Ecclesia. On ignorait si cette annonce avait été suivie d’effet ou non.
Le 28 juin 2019, évoquant une audience du président Lourenço au nonce apostolique en Angola et à Sao Tome et Principe, Mgr Petar Rajic, à l’occasion de la fin de sa mission dans le pays, l’Agence de presse angolaise (ANGOP) rappelait que la question de l’extension du signal de Radio Ecclesia au reste du pays était «en suspens depuis de nombreuses années». Le gouvernement l’a maintenant autorisée.
En plus du dossier de Radio Ecclesia, une autre exigence du Vatican restait sur la table. Il s’agit, selon l’ANGOP, de la réhabilitation du sanctuaire de Muxima, pour donner à ce lieu de culte «une meilleure image».
Le sanctuaire est situé à environ 130 kilomètres de Luanda, la capitale. Notre-Dame de Muxima est l’une des figures les plus vénérées par les fidèles angolais depuis 1833. Le sanctuaire est considéré comme le plus grand et le premier sanctuaire du sud de l’Afrique subsaharienne. Son église dédiée à «Maman Muxima» est surnommée «la voix du peuple». Chaque année, des milliers de fidèles catholiques d’Angola et des pays voisins s’y rendent en pèlerinage marial.
Une maquette en vue de la modernisation de la basilique Notre-Dame de Muxima a été présentée au pape Benoît XVI, à l’occasion de sa visite en Angola en 2009. Dans sa déclaration rapportée par ANGOP, à l’issue de son audience avec le président Lourenço, Mgr Rajic a ajouté que l’accord-cadre, qui va être signé dans le courant de l’année 2019, vise à renforcer la coopération bilatérale. «Cette phase finale est un moment de grand bonheur pour les parties», a-t-il souligné.
Dans une autre déclaration à Radio Ecclesia, il a fait état de la possibilité de créer de nouveaux diocèses en Angola, mais a ajouté qu’il était nécessaire de construire de nouveaux séminaires et de former de bons missionnaires». Il a enfin annoncé que la nomination de nouveaux évêques pour les diocèses de Caxito (nord) et d’Uíge (nord-ouest) serait imminente. (cath.ch/ibc/be)
Jacques Berset
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