Par un questionnaire envoyé à ses 10’000 sympathisants la CCBF s’est intéressée à la fois aux rapports clercs – laïcs et au vécu subjectif des catholiques dans leurs paroisses. L’enquête, réalisée entre le 15 mars et le 15 avril 2019 a reçu 4096 réponses, soit un taux de retour supérieur à 40%. Pour la CCBF ce taux atteste à la fois de l’actualité et de l’importance du sujet et du besoin d’écoute et de parole. La taille de l’échantillon permet de le considérer comme significatif, à défaut de représenter l’ensemble des catholiques français.
87% des répondants approuvent la dénonciation du cléricalisme par le pape. Ils considèrent que c’est un problème « très important » ou « assez important ». Dans la moitié des cas les relations entre prêtres et laïcs ne sont pas perçues comme équilibrées.
Parmi les solutions proposées, 50% privilégient la mise en valeur du sacerdoce des baptisés, 49% la responsabilisation des femmes, et 40% l’ouverture du ministère ordonné à des hommes mariés.
Dans l’ensemble, on constate une répartition assez équilibrée entre les personnes satisfaites et les gens déçus au sujet de la vie en paroisse, de son ouverture sur l’extérieur, de sa vie fraternelle, de la bonne intégration des prêtres étrangers. L’enquête constate cependant un nombre de déçus nettement supérieur dans les paroisses regroupées que les communautés seul clocher.
L’analyse de l’échantillon fait apparaître en outre une surreprésentation des femmes, des diplômés et des personnes âgées. L’équilibre entre les différents types de territoires, urbains, ruraux, etc est respecté.
Les 700 réponses ouvertes, souvent très développées, ouvrent sur un constat angoissant et révoltant: la souffrance des catholiques, relève la CCBF. Profond désarroi, appels au secours, font la trame de la plupart des réponses. Mais la souffrance n’a pas le dernier mot ; elle s’accompagne d’une conviction abondamment reprise: les catholiques trouvent en l’Évangile une ressource inépuisable. Dans un acte de foi et d’espérance, ils réaffirment que la Bonne Nouvelle n’appartient pas au passé: elle a la puissance d’ouvrir un avenir toujours neuf.
On estime aujourd’hui le taux de pratique religieuse en France entre 4 et 5% pour les personnes qui vont à la messe tous les dimanches. Si on y ajoute celles qui y vont au moins une fois par mois, on arrive à 7 à 9%. (cath.ch/com/mp)
Maurice Page
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