Zurich: «Danse macabre» avortée au Grossmünster

L’artiste de rue zurichois Harald Naegeli ne terminera pas son œuvre picturale intitulée «Danse macabre» (Totentanz), dans les escaliers du Grossmünster. La ville de Zurich a rompu son contrat avec le «sprayeur», sous prétexte que ce dernier a dépassé la zone définie pour ses dessins.

Harald Naegeli, âgé de 80 ans est spécialisé dans le graffiti réalisé à la bombe de peinture. Durant ses 40 ans de carrière, il s’est fait arrêter et condamner plusieurs fois pour avoir utilisé comme support artistique les murs de la capitale économique de la Suisse.

«L’art ne peut pas être défini par les normes de l’État»

Récemment, les autorités de la ville lui avaient commandé une œuvre destinée à décorer les parois d’un des escaliers du Grossmünster, l’église emblématique de Zurich. Harald Naegeli avait commencé à dessiner en automne 2018. Avec cette œuvre, l’artiste réalisait un de ces vieux rêves. Les conditions étaient que les graffitis ne coûtent rien et qu’ils soient effacés après quatre ans.

Markus Kägi, directeur des travaux publics zurichois jusqu’en mai 2019, a cependant rompu le contrat, sous motif de non respect de l’espace défini au préalable. «L’art ne peut pas être défini par les normes de l’État», a lancé Harald Naegeli dans une interview du 19 juin 2019 à la Neue Zürcher Zeitung (NZZ). L’artiste, outré par la réaction de la ville, a assuré qu’il ne reprendrait pas son travail dans l’édifice protestant, «même si Dieu le demandait». (cath.ch/nzz/rz)

Raphaël Zbinden

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