En cause: la guerre, l’insécurité, le besoin économique ou les pressions idéologiques qui poussent ces populations à l’exode. Les évêques maronites s’engagent à intervenir auprès des instances arabes et internationales, afin que les chrétiens du Moyen-Orient puissent préserver leur identité culturelle, et que leurs pays retrouvent leur place dans la communauté arabe et internationale.
Ainsi, les chrétiens de Syrie représentaient environ 15 % de la population du pays en 1905, et ils étaient encore 10 % de la population syrienne avant le début du conflit en 2011. La ville d’Alep, par exemple, comptait quelque 400’000 chrétiens avant la guerre, et il en reste à peine 10% aujourd’hui.
Dans son communiqué final publié le 15 juin 2019, l’Eglise patriarcale d’Antioche des maronites parle des «signaux graves» émis par les évêques maronites de Syrie, de Jordanie, de Terre sainte, d’Egypte et de Chypre, parlant d’une «accumulation de crises». Selon les propos d’un évêque qui a requis l’anonymat et cité par le journal libanais «L’Orient-Le Jour», «il n’y a plus personne à Alep, à Damas, en Terre sainte, à Chypre. Bon, il y en a à Lattaquié, mais ça reste une mince compensation…»
Les évêques maronites constatent que «l’exode des populations chrétiennes du Moyen-Orient est, dans une certaine mesure, irréversible, et qu’il génère un phénomène de vases communicants, puisque l’Orient qui se désemplit se déverse dans les pays d’émigration», explique le journaliste Fady Noun. Les diocèses du Liban, «principal réservoir maronite de prêtres», ont été sollicités d’accorder la priorité à la formation de prêtres missionnaires et pour aider financièrement les communautés en cours de croissance qui en ont besoin dans certaines régions du monde. (cath.ch/orj/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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