Cette année, les protestations massives et l’écho médiatique de la grève révèlent l’ampleur des plaintes souvent légitimes, parfois discutables. Lancé par les syndicats et les mouvements féministes, le mouvement a recueilli un vaste écho. Les revendications contre une société trop machiste, contre les comportements vexants à l’égard des femmes et contre les inégalités salariales seront-elles suivies d’effet? Pas sûr. Comme l’illustre subtilement John Gray dans son livre Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus, la gente masculine a tendance à s’enfermer dans sa grotte lorsqu’elle est brusquée. Les «hommes des cavernes» attendent la fin de l’orage. Le risque existe qu’ils s’enferment, sourds aux injonctions de leurs compagnes, trop facilement qualifiées de «jusqu’au boutistes».
«Les jeunes femmes, actives dans tous les secteurs de la société, prennent le relais de leurs mères»
Alors le 14 juin 2019 constitue-t-il un signe des temps? Le réveil féminin, 28 ans après une grève déjà marquante, est aussi celui d’une génération. Les jeunes femmes, actives dans tous les secteurs de la société, prennent le relais de leurs mères. Et cela concerne les Eglises.
Le diocèse LGF s’est senti interpellé. Il a publié les statistiques des emplois féminins, majoritaires. Mais les demandes vont plus loin et concernent toutes les Eglises. L’image de la femme évolue. Les hommes peuvent alors se sentir dépassés, dans bien des domaines. Mais la solution n’est pas dans une conflictualité aiguisée. La complémentarité homme-femme est un bien précieux. Et complémentarité va avec égalité. Egalité des conditions des responsabilités. Egalité qui plaide aussi pour des ministères féminins et différents dans l’Eglise catholique. Le chemin sera long, les femmes le savent. La pertinence de leur combat a été réactivée en ce 14 juin.
Bernard Litzler 14 juin 2019
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