Dans le contexte de la culture de consommation et de rejet, il faut un «changement de mentalité» pour redécouvrir l’essentiel et donner corps et efficacité à l’annonce du Royaume de Dieu, déclare le pape. Il faut parfois peu de choses pour redonner espérance, indique l’évêque de Rome: «s’arrêter, sourire, écouter».
L’espérance se communique aussi à travers la consolation, explique le pape François, qui se réalise en accompagnant les pauvres, «non pas pour quelque moment chargé d’enthousiasme», mais avec un engagement qui dure dans le temps. Les pauvres acquièrent de l’espérance réelle non pas «quand ils nous voient gratifiés» pour leur avoir donné un peu de temps, mais lorsqu’ils reconnaissent «dans notre sacrifice un acte d’amour gratuit» qui ne cherche pas à être récompensé.
L’engagement des chrétiens aux côtés des plus démunis ne consiste donc pas uniquement en des initiatives d’assistance quoique «louables et nécessaires», note le pontife. Il s’agit d’être les témoins de l’espérance chrétienne dans la vie de tous les jours afin de rétablir la confiance et l’espoir. «La crédibilité de notre proclamation et du témoignage des chrétiens en dépend», martèle-t-il.
«Pendant un jour, demande le successeur de Pierre, laissons de côté les statistiques ; les pauvres ne sont pas des chiffres attrayants pour se vanter de nos œuvres et de nos projets». Ce sont des «personnes à rencontrer» et à inviter pour partager un repas. Hommes, femmes et enfants… ils attendent une parole amicale, insiste-t-il. «Les pauvres nous sauvent parce qu’ils nous permettent de rencontrer le visage de Jésus-Christ».
Dans son message, le pape François fait écho à Jean Vanier, fondateur de la communauté de l’Arche, «grand apôtre des pauvres». Il a ouvert de nouvelles voies au partage avec les personnes marginalisées en vue de leur promotion. Selon le pontife argentin, Jean Vanier avait «reçu de Dieu le don de consacrer toute sa vie» aux frères gravement handicapés.
La société cherche à exclure les plus petits, mais à travers la présence de ce «saint de la porte d’à côté», leur cri a été entendu et a produit une espérance «inébranlable». Ceci a créé des signes «visibles et tangibles d’un amour concret» que nous pouvons toucher de nos mains jusqu’à aujourd’hui.
Dans les Ecritures, souligne encore le pape, la description de l’action de Dieu en faveur des pauvres est un «refrain permanent». Il est Celui qui écoute, intervient, protège, défend, rachète et sauve. Dieu est «un Père généreux, miséricordieux, inépuisable dans sa bonté et sa grâce, qui donne l’espérance avant tout à ceux qui sont déçus et sans avenir». Un pauvre ne pourra donc jamais Le trouver «indifférent ou silencieux» face à sa prière. Le «jour du Seigneur», selon lui, «détruira les barrières créées entre les pays et remplacera l’arrogance de quelques-uns par la solidarité de beaucoup». (cath.ch/imedia/pad/rz)
A Rome, la Journée mondiale des pauvres permet de sauver des vies
Le centre médical installé chaque année sur la place Saint-Pierre pour la Journée mondiale des pauvres a permis en 2018 de sauver trois personnes en état d’infarctus, a révélé Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, le 13 juin 2019. Ce dispositif sera de nouveau installé le 17 novembre prochain.
Afin d’exercer une véritable charité en actes et non seulement en paroles, le Vatican accueille chaque année un centre de services médicaux la semaine précédant la Journée mondiale des pauvres. Pédiatres, généralistes, cardiologues ou encore ophtalmologistes y accueillent gratuitement les personnes démunies. Des analyses médicales peuvent y être réalisées. En novembre 2018, 3’000 prestations ont été offertes.
Selon Mgr Fisichella, ces examens ont permis de détecter trois personnes en train d’avoir un infarctus. Grâce à l’ambulance sur place, ces malades ont pu immédiatement être conduites à un hôpital. Des vies ont «réellement été sauvées» grâces à ces installations pour la Journée mondiale des pauvres, s’est ainsi réjoui le président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, en charge de l’organisation de ces mesures.
De même, des tests ont été réalisés sur les personnes se présentant au centre médical. Parmi elles, plus de 75% n’en avaient jamais effectué. Ont ainsi été mis en évidence des cas de cirrhoses, de tuberculose ou encore un cas de VIH. Sur les personnes démunies examinées, près de 98% étaient sans emploi ou en sous-emploi. Ce centre, a assuré Mgr Fisichella, est un «signe concret d’espérance» pour des personnes souvent réduites à l’état de «fantômes».
Pour la troisième année consécutive, cette structure sera donc de nouveau installée sur la place Saint-Pierre aux alentours du 17 novembre 2019. De même, comme les années passées, le pape François présidera une messe pour les pauvres dans la basilique Saint-Pierre avant de déjeuner avec 1’500 d’entre eux dans la salle Paul VI. De leur côté, les paroisses romaines recevront autant de personnes pour un repas.
Pour la première fois cette année, la Journée mondiale des pauvres sera précédée par un concert ›avec les pauvres pour les pauvres’. Celui se tiendra le 9 novembre dans la salle Paul VI sous la conduite de Nicola Piovani, compositeur ›oscarisé’ pour La vie est belle (1997). Mgr Marco Frisina, fondateur du chœur du diocèse de Rome et auteur de nombreux chants catholiques, y participera également. IMEDIA/XLN
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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