Dans la ligne de la tradition biblique, la conviction fondamentale des évêques belges est que personne ne doit être abandonné.
L’adieu à la vie comporte de nombreuses facettes: pouvoir lâcher prise, faire le point sur sa vie, avoir besoin de réconciliation et de réconfort. Une pastorale d’inspiration chrétienne peut être un soutien car elle permet de rencontrer les grandes questions existentielles, comme l’écrivent les évêques dans leur brochure d’une vingtaine de pages.
Par-dessus tout, l’aumônier s’efforcera de susciter des liens avec d’autres et quand le mourant y est ouvert, aussi avec Dieu «qui est un allié dans notre fragilité, même s’Il est aussi un mystère insondable».
Les rites gardent ici toute leur importance. Ils aident à exprimer l’inexprimable. Les évêques demandent que l’aumônier essaie de respecter cette demande, sans perdre la spécificité propre des sacrements et rites chrétiens.
En ce qui concerne spécifiquement le sacrement des malades, les évêques demandent qu’il soit administré au début du processus de la maladie ou à un moment important de celui-ci, et non aux moments ultimes qui précèdent la mort. Le sacrement des malades est le sacrement pour les personnes gravement malades ou fortement affaiblies par l’âge et non le sacrement des mourants.
La base de l’accompagnement pastoral est l’écoute et la présence empathique de l’aumônier. Ceci n’est pas évident, surtout dans les situations d’impuissance, quand les gens disent aspirer à la mort. «Dans ce cas également, nous devons rester présents lors de conversations avec les personnes qui envisagent l’euthanasie», écrivent les évêques.
Mais, ils ajoutent immédiatement «cela n’implique en aucun cas une approbation de l’euthanasie. Pour l’aumônier, cela peut engendrer une tension qui n’est pas facile à vivre». Néanmoins, il est toujours possible de prier pour – et, si possible, aussi avec – cette personne. Car «si grande que soit notre impuissance humaine, nous confions toujours notre prochain à Celui qui est source de toute vie et dont la miséricorde ne connaît pas de limites».
Selon les évêques de Belgique, le terme de «souffrances insupportables» qu’on entend de plus en plus souvent, «doit conduire à s’interroger de manière critique sur le fait de savoir si nous consacrons une attention suffisante aux personnes vulnérables». Cela signifie, selon les évêques, un appel à la vigilance et à la recherche de moyens nouveaux et créatifs pour aider les plus vulnérables, lancé aux communautés de foi locales, aux prêtres, aux diacres, aux agents pastoraux et aux bénévoles.
La dernière partie de Je te prends par la main traite de la foi en la résurrection qui, souligne-t-on, n’est jamais une évidence et ne nie en rien la gravité de la mort. Elle aborde la contribution que le ministre des funérailles peut apporter dans les jours qui suivent immédiatement la mort, en particulier lors de la préparation des obsèques religieuses. (cath.ch/sipi/be)
Jacques Berset
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