Pilar Gullón Iturriaga, Octavia Iglesias Blanco et Olga Pérez Monteserín Nuñez pourront désormais être béatifiées. Ces trois jeunes femmes, nées entre 1894 et 1913 étaient toutes trois membres de l’Action catholique. Après le début de la guerre civile espagnole en 1936, elles se portent volontaires pour la Croix rouge.
Le 27 octobre 1937, elles sont arrêtées par des miliciens du Frente Popular. Ceux-ci les violent et les assassinent le lendemain, tandis que les jeunes femmes meurent au cri de «Vive le Christ Roi !»
Les décrets de reconnaissance des vertus héroïques ouvrent la voie à la béatification du serviteur de Dieu, à condition qu’un miracle obtenu par son intercession soit reconnu. Sur les six reconnaissances de vertus héroïques approuvées par le pape François, cinq concernent des Italiens qui ont tous vécu la majorité de leur vie au 20e siècle.
Le premier est le Père Enzo Boschetti (1929-1993). Ordonné prêtre en 1962, il agit au milieu des gens pauvres et simples avant de s’engager auprès des jeunes marginalisées, notamment face au développement de la toxicomanie. Il fonde les communautés ›vie et service’ au sein desquelles naissent de nombreuses vocations. Celles-ci sont reconnues comme associations privées de fidèles en 1992, un an avant que le prêtre ne décède d’une tumeur au pancréas.
Le second est Giovanni Nadiani (1885-1940), frère convers au sein de la Congrégation du Très-Saint-Sacrement. Il mène une vie ascétique, tournée vers l’union au Christ. Mystique, il est particulièrement attaché à l’adoration eucharistique qu’il qualifie de «petite messe». Il meurt en 1940, le jour de l’épiphanie. Lorsque sa dépouille est exhumée près de 50 ans plus tard au début de la cause en béatification, son corps est retrouvé intact.
Troisième Italienne dont les vertus héroïques sont reconnues, Mère Maria Paola Muzzeddu (1913-1971) est la fondatrice de la Société des filles de la Mère très pure. Cette congrégation a pour but d’annoncer l’Evangile de la pureté à l’image de la Sainte Vierge, par un apostolat particulièrement tourné vers les jeunes filles.
Toujours en Italie, les vertus héroïques de Sœur Maria Santina Collani (1914-1956) sont reconnues. En 1949, elle entre au sein de l’Institut des sœurs miséricordieuses, fondé deux ans plus tôt. D’abord enseignante puis œuvrant dans une maison de retraite, elle marque par sa patience et sa dévotion envers les marginaux et ceux dans le besoin. Elle décède de maladie à 42 ans seulement.
Dernier Italien accomplissant un pas de plus vers la béatification, le Frère Felice Tantardini (1898-1991) était membre de l’Institut pontifical pour les missions étrangères sans jamais être ordonné prêtre. Il est envoyé en mission en Birmanie en 1922, pays qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort à part quelques mois en 1956. Il s’implique notamment dans le catéchisme aux grands et petits, témoignant en particulier de sa dévotion mariale.
Par ailleurs, sont reconnues les vertus héroïques d’un Américain, le Père Augustus Tolton (1854-1897). Fils d’esclaves, il est en 1886 l’un des tout premiers afro-américains à recevoir l’ordination sacerdotale, après avoir notamment étudié à l’Université pontificale grégorienne de Rome. Son ministère presbytéral est marqué par les discriminations, ce qui ne l’empêche pas d’être connu comme ›le bon Père Gus’ par ses ouailles. Il décède de maladie à 43 ans. (cath.ch/imedia/xln/be)
Jacques Berset
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