Après être arrivé en Roumanie et y avoir été accueilli par le couple présidentiel et les évêques du pays, le pape s’est dirigé vers le palais présidentiel de Bucarest pour un entretien avec le président puis avec le Premier ministre. A l’issue de ces deux tête-à-tête, il retrouvé les autorités roumaines – dont le patriarche orthodoxe Daniel – pour son premier discours de ce 30e voyage apostolique.
Depuis la chute du communisme en 1989, s’est-il réjoui, le pays a grandement progressé dans la liberté. De multiples initiatives ont pu être lancées et le successeur de Pierre a encouragé les autorités à poursuivre ce mouvement de libération du potentiel et du génie du peuple roumain. Toutefois, cette ouverture a entraîné une émigration massive. Ce mouvement, a déploré le pape argentin, fragilise les riches racines culturelles et religieuses du pays. Mais à l’inverse, les Roumains émigrés enrichissent par leur sacrifice les pays d’accueil tout en aidant leur famille restée en Roumanie.
Face à cette situation, le pape a appelé à une collaboration positive des différentes forces – économiques, politiques, culturelles et religieuses. Tous, a-t-il appelé dans ce pays rongé par la corruption, doivent œuvrer pour la «vocation la plus noble» d’un Etat, à savoir assurer le bien commun. Cela demande la noblesse du renoncement à son propre intérêt pour une harmonie en vue d’objectifs communs. En premier lieu, a exhorté le pontife, les plus pauvres ne doivent pas être vus comme des indésirables ou des entraves, mais bien comme le meilleur test de la bonté réelle de la société.
Pour le pape François, ce chemin ne se décide pas dans les hautes sphères financières, mais dans le développement de l’âme du peuple. Les différentes confessions chrétiennes, a-t-il assuré, veulent participer à cet effort, en offrant un reflet crédible de l’action de Dieu par l’amitié et la collaboration entre elles. L’Eglise catholique, a promis son chef, veut prendre part à ce mouvement, car elle «n’est pas étrangère, mais partage pleinement l’esprit national».
Après ce premier discours officiel, l’évêque de Rome doit déjeuner en privé à la nonciature apostolique. Il la quittera en milieu d’après-midi pour se diriger vers le palais du patriarcat. Il y retrouvera le patriarche Daniel de l’Eglise orthodoxe roumaine pour un entretien d’une demi-heure. A l’issue de celui-ci, les deux hommes retrouveront le synode de cette Eglise autocéphale. (cath.ch/imedia/xln/mp)
Maurice Page
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