Mgr Anthony J. Figueiredo a été secrétaire de l’ancien cardinal pendant neuf mois en 1994-1995, mais il a continué ensuite à l’assister depuis Rome, rapporte le Catholic News service. Il a publié le 28 mai 2019 des extraits de sa correspondance, affirmant vouloir faire connaître la vérité sur ce qui était connu des comportements de McCarrick, quand et par qui. Selon lui, le cardinal Tarcisio Bertone secrétaire d’Etat du Vatican, le nonce apostolique aux Etats-Unis, Mgr Pietro Sambi et le cardinal Donald Wuerl, archevêque de Washington étaient au courant de l’affaire.
Mgr Figueiredo explique sa décision de publier ces informations après avoir tenté " depuis septembre 2018 de les partager et d’en discuter avec le Saint-Siège et d’autres responsables d’Eglise». Ces déclarations viennent corroborer, au moins en partie, celles de Mgr Carlo Maria Vigano. En août 2018, l’ancien nonce apostolique aux États-Unis, avait appelé le pape François à démissionner lui reprochant d’avoir levé les sanctions contre McCarrick et d’en avoir fait un confident et conseiller de confiance pour les nominations des évêques aux États-Unis. Mgr Vigano indiqua plus tard que le pape Benoît XVI avait émis des sanctions «en privé» soit parce que McCarrick était déjà à la retraite, soit parce que le pape pensait «qu’il était prêt à obéir».
«J’ai toujours considéré mes séminaristes comme faisant partie de ma famille»
Mgr Figueiredo cite une lettre de McCarrick au cardinal Bertone qu’on lui avait demandé de traduire en italien. Dans cette lettre, McCarrick reconnaît un cas de «manque de jugement malheureux «, sans plus d’explications. Il ajoutait: «J’ai toujours considéré mes prêtres et mes séminaristes comme faisant partie de ma famille, et tout comme j’ai partagé un lit avec mes cousins, mes oncles et d’autres parents sans penser que c’était mal, je l’avais fait à l’occasion lorsque la Maison d’été diocésaine était surpeuplée. En aucun cas, il ne s’agissait de mineurs, mais d’hommes d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années.» Il affirmait encore: «Je n’ai jamais eu de relations sexuelles avec qui que ce soit, homme, femme ou enfant, et je n’ai jamais cherché de tels actes».
Selon Mgr Figueiredo, cette lettre au cardinal Bertone a été écrite après que le nonce apostolique, a remis à McCarrick un courrier du cardinal Re de la Congrégation pour les évêques lui ordonnant de «n’accepter aucune apparition ou discussion publique sans la permission expresse du nonce apostolique ou du Saint-Siège lui-même «. Cette lettre devrait se trouver dans les dossiers de la Congrégation pour les évêques.
Le cardinal Marc Ouellet, actuel préfet de la congrégation des évêques, en réponse aux allégations de Mgr Vigano, a déclaré en octobre 2018 que Mgr McCarrick «a été fortement incité à ne pas voyager et à ne pas paraître en public afin de ne pas provoquer d’autres rumeurs sur son inconduite sexuelle».
Cependant, pour le cardinal Ouellet, «il est faux de présenter ces mesures prises à son égard comme des «sanctions» décrétées par le pape Benoît XVI et annulées par le pape François. Après avoir réexaminé les archives, je certifie qu’il n’y a aucun document signé par l’un ou l’autre pape.»
Après une première enquête dans l’archidiocèse de New York, le Vatican a ordonné la destitution de McCarrick en juin 2018. Un mois plus tard, le pape François a accepté sa démission du Collège des cardinaux. Enfin le Vatican a prononcé en février dernier son renvoi de l’état clérical. Interrogé par la journaliste mexicaine Valentina Alzraki, le pape François a confirmé une nouvelle fois qu’il ne savait rien des accusations d’abus portés contre le cardinal McCarrick avant leur révélation publique en 2018. (cath.ch/cns/mp)
Maurice Page
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