France: des séminaires ferment leurs portes, faute de vocations

Le diocèse de Bordeaux a aujourd’hui dix séminaristes en formation et deux seront ordonnés diacres (en vue du sacerdoce) le 30 juin 2019. Mais, suite à la crise des vocations, le séminaire de Bordeaux fermera ses portes en septembre, faute de candidats.

En 2018, le second cycle du Séminaire Saint Joseph n’avait déjà pas pu ouvrir à cause de la faiblesse de ses effectifs. Fort de ce constat, le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux rappelle, sur le site de l’archidiocèse, que cette décision «s’inscrit sur l’horizon de la réflexion nationale concernant l’implantation des séminaires en France», car «il y a trop de maisons avec de tout petits effectifs». La crise des vocations se fait sentir à Bordeaux comme dans d’autres diocèses de France.

Fermeture temporaire à Lille

En mars 2019, faute d’un nombre suffisant de candidats, Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, prenait la même décision – «pour une année de réflexion» – concernant le séminaire diocésain de Lille qui forme les séminaristes de neuf diocèses du nord de la France: Lille, Arras, Cambrai, Amiens, Reims, Soissons, Châlons, Langres et Troyes. Il précisait que le séminaire des diocèses du Nord-Pas-de-Calais, de la Picardie et de la Champagne ne recevra pas de nouveaux candidats en septembre 2019.
Selon les normes romaines récemment promulguées, l’effectif minimum pour la vie d’un séminaire serait entre 15 et 20 séminaristes. Les séminaristes du diocèse de Bordeaux rejoindront ainsi le Séminaire Saint Cyprien de Toulouse ou le Séminaire français de Rome.

Pour une formation et une vie communautaire de qualité

Le cardinal Jean-Pierre Ricard avait pensé que la proposition de l’Année Simon Pierre, destinée à des jeunes en recherche de vocation, et celle de l’année de propédeutique, l’Année Saint André, permettraient à un certain nombre de candidats d’entrer dans le premier cycle du Séminaire. Or, les effectifs n’ont pas été au rendez-vous: deux pour l’Année Simon Pierre et trois pour l’année de propédeutique. A cette époque de l’année, les effectifs pour le premier cycle ne devraient pas excéder le nombre de cinq à la rentrée.
«Cela ne permet pas d’offrir à ces jeunes en formation une vie communautaire de qualité, malgré la présence d’une équipe d’animateurs et d’enseignants appréciée, regrette l’archevêque de Bordeaux. Ce n’est pas sans un pincement de cœur que je prends cette décision de fermeture du premier cycle, mais le bien des séminaristes et le souci de leur formation doivent primer sur toute autre considération».
Le cardinal Ricard relève que cette décision s’inscrit dans la réflexion nationale concernant l’implantation des séminaires en France. Cette fermeture du premier cycle du Séminaire Saint Joseph, un séminaire en fonction depuis 1901, est une délocalisation de la formation et non pas la fin d’une filière, insiste-t-il. (cath.ch/com/be)

Jacques Berset

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