«Face à cette inquiétante vague de violences qui souffle au Burkina Faso, au Mali et Niger, nous exprimons notre vive condamnation et assurons nos frères et sœurs de ces pays, de notre solidarité, de notre communion et de notre compassion», ont assuré les évêques d’Afrique de l’Ouest. Ils clôturaient, du 13 au 19 mai 2019, en présence du président Marc Christian Kaboré, la 3e assemblée plénière de leur organisation, RECOWA-CERAO (Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest). Le thème était «La nouvelle évangélisation et le développement humain intégral en Afrique de l’Ouest».
«Au cours de cette décennie, des menaces inattendues sont apparues, des tragédies inédites, et des catastrophes nouvelles qui cherchent à annihiler tous les efforts de développement social et de promotion humaine», ont déploré les prélats dans leur déclaration finale. Ils ont aussi dénoncé les conflits intercommunautaires dans certains pays de la région, appelant les Africains à la paix, au pardon et à la tolérance.
Le cardinal Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, hôte de la conférence, a présenté ses félicitations et encouragements à tous les musulmans du pays qui observent le ramadan. «Nous profitons de l’occasion pour souhaiter de continuer la route ensemble, main dans la main pour un monde meilleur, un monde réconcilié, dans la justice et la paix véritable», a-t-il déclaré.
Pour les prélats de la RECOWA-CERAO, la nouvelle évangélisation implique un engagement qui devrait se traduire par la justice, l’amour du prochain, la solidarité, la tolérance, la fraternité, le pardon et la compassion.
Les attaques contre des communautés religieuses, en particulier chrétiennes, se sont multipliées dans les derniers mois au Burkina Faso. Le 13 mai 2019, à Zimtenga, dans le centre-nord du pays, quatre pèlerins catholiques ont été sommairement exécutés par des individus armés. La veille, une église catholique a été la cible d’hommes armés, à Dablo, un village du centre nord du pays. Six personnes dont le prêtre ont été tuées. Cinq fidèles et un pasteur ont été également été abattus par des djihadistes dimanche 28 avril, dans une église protestante du nord du Burkina Faso.
L’Eglise catholique du pays a été marquée par la mort en quelques mois de plusieurs prêtres. Outre le Père Siméon Yampa, tué à Dablo, deux missionnaires espagnols ont trouvé la mort depuis début 2019. Le Père Antonio César Fernandez a été assassiné, le 15 février 2019, avec quatre douaniers, par des djihadistes présumés à Nohao, à l’est du Burkina Faso. Le 17 mai, le Père Fernando Fernández a été assassiné et tué à coups de couteau par un ancien employé qui refusait son licenciement. (cath.ch/ibc/rz)
Raphaël Zbinden
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