Tétraplégique depuis un accident de la route survenu il y a plus de dix ans, Vincent Lambert se trouve depuis lors dans un état pauci-relationnel, c’est-à-dire un état de conscience minimale. Les responsables médicaux du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims, où il est pris en charge, ont décidé d’arrêter son alimentation et son hydratation à partir du 20 mai. Cette décision devrait inéluctablement entraîner la mort de ce patient de 42 ans.
«Cesser l’hydratation et la nutrition signifie couper le courant électrique qui permet à notre système nerveux de contrôler le bon fonctionnement de notre corps et de ne plus fournir de métabolites, d’énergie, d’électrolytes et d’eau pour la physiologie humaine», indique le Père Colombo. Cette démarche s’inscrit donc «contre la vie et la dignité de la personne». Une telle décision reste «inacceptable et indigne d’une société fondée sur le respect et l’accueil de la vie de chacun», accuse-t-il, quand bien même une loi ou une peine autoriserait cette action.
La Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) précise à ce titre que l’administration de nourriture et d’eau, même artificiellement, est en principe un moyen ordinaire et proportionné de préserver la vie, rappelle encore le professeur spécialiste de bioéthique, membre ordinaire de l’Académie pontificale pour la vie. Il est donc «obligatoire» de fournir hydratation et nourriture aux patients, notamment ceux qui se trouvent dans un état végétatif permanent.
D’autant que Vincent Lambert n’est pas un patient en fin de vie, souligne le Père Colombo. Bien qu’il semble être dans un état «d’incapacité relationnelle grave» avec le monde extérieur et ses proches, il n’est ni connecté à un appareil respiratoire ni soumis à une stimulation cardiaque. La réponse à ses besoins primaires essentiels – nutrition, hydratation, excrétion, prévention de la peau, hygiène de base – ne correspond pas à un acharnement thérapeutique ou une «obstination déraisonnable».
De leur côté, dans un communiqué du 13 mai dernier, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France (CEF) à partir du 1er juillet, et de Mgr Bruno Feillet, évêque auxiliaire de Reims, avaient affirmé que le cas de Vincent Lambert était «singulièrement complexe» mais que celui-ci «n’est pas en fin de vie». Dans un récent tweet, Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, avait assuré faire siennes ces paroles. (cath.ch/imedia/pad/rz)
Raphaël Zbinden
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