Le journaliste se doit donc de s’arrêter et de «trouver le temps nécessaire pour comprendre». Et ceci afin de se rapprocher davantage de la réalité, a ajouté le pape. Ainsi détaché des préjugés, celui-ci peut être libre et courageux. Dans le traitement de l’information, le courage suppose de pas oublier toutes les «situations de souffrances» vécues à travers le monde. Citant pêle-mêle la cas des Yezidis, des Rohingya ou encore la situation des enfants avortés, «ces vies étouffées» avant la naissance, il a ainsi demandé à l’assemblée de se faire l’écho de «ces guerres oubliées» de la société. Ces situations demeurent privées de la «lumière des projecteurs», a-t-il déploré.
Dans une époque dominée par la rapidité, le pape a également invité les membres de la Stampa Estera à se montrer «prudents». Ainsi, ceux-ci doivent résister à la tentation de publier des informations non vérifiées. Car lorsque de fausses informations paraissent, a-t-il constaté, les rectifications ne suffisent pas toujours à restaurer la dignité des personnes blessées.
Alors que fleurissent des mots «violents», «péjoratifs», voire «destructeurs» sur les réseaux sociaux, les journalistes sont plutôt appelés à «calibrer» leur langage et à offrir le «bon pain de la vérité». Car si le fait de classer et de mal parler des personnes est devenu habitude, a-t-il encore déploré, il ne faut pas oublier que chacun possède une «dignité intangible». (cath.ch/imedia/cg/pp)
Pierre Pistoletti
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