«Evita, sainte du peuple! » C’est le titre du communiqué publié par la CGT argentine dans lequel la centrale syndicale ouvrière soutient l’idée d’une béatification par le Vatican d’Evita, ancienne vedette de la radio et du cinéma, notamment connue pour son soutien aux pauvres lors d’une grande manifestation des «descamisados» (les sans-chemise) à Buenos-Aires en 1945. À l’arrivée au pouvoir de son époux, Eva Perón est devenue sa plus proche collaboratrice et son charisme a joué un rôle primordial dans le succès politique de son mari. Elle est morte en juillet 1952.
Si la demande est largement soutenue en Argentine, la béatification d’Eva Perón est loin d’être acquise. Une fois obtenue la certitude que le ou la candidate a vécu une vie chrétienne exemplaire, elle devient «vénérable» par le Vatican. Il est ensuite nécessaire de déterminer si Dieu a opéré un «miracle» à travers l’action du candidat pour qu’il soit déclaré «béat». Le Pape peut renoncer au miracle lorsque le cas lui est présenté. Cependant, c’est très exceptionnel qu’il agisse ainsi. Sauf si les candidats sont considérés comme des «martyrs». ce qui n’est pas le cas d’Eva Perón.
Néanmoins, pour la CGT, «Eva Perón a donné sa vie à une mission de providence qui a consisté à sauver la dignité de la personne humaine dans son sens le plus transcendant. Elle est la synthèse d’une profonde foi en son peuple et en Dieu. (…) Elle a dédié sa vie à la réalisation de bonnes œuvres. (…) Elle a toujours tenu à faire respecter la justice et la vérité. (…) C’est dans ce cadre profondément chrétien, catholique et humaniste que la CGT comprend l’œuvre incommensurable d’Eva Perón». (cath.ch/jcg/pp)
Pierre Pistoletti
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