Ce Prix, unique dans sa catégorie, récompense un ouvrage traitant avec espérance de la situation des chrétiens en Orient.
L’ouvrage, paru aux Editions Emmanuel en 2018, donne la parole au moine et prêtre syrien Jacques Mourad. Ce natif d’Alep fut enlevé le 21 mai 2015 par des combattants de Daech, l’Etat islamique, dans son monastère de Mar Elian, à Al-Qaryatayn, dans le gouvernorat de Homs.
Le Père Mourad est membre de la communauté Al-Khalil, fondée au couvent de Mar Moussa, à 90 km au nord de Damas, par Paolo Dall’Oglio. Ce jésuite italien a été enlevé par Daech le 29 juillet 2013 et est depuis porté disparu à Raqqa, au nord-est de la Syrie, qui fut un temps la «capitale du califat islamique». Jacques Mourad a eu, par contre, davantage de «chance». Séquestré durant 4 mois et 20 jours, il a pu s’échapper des griffes de ses ravisseurs. Il vit désormais à Deir Maryam el Adhra, le Monastère de la Vierge Marie, à Souleymanieh, au Kurdistan irakien.
Le Grand Prix a été remis par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, le 12 mai 2019 à l’issue de la messe annuelle de l’Œuvre d’Orient, une œuvre d’entraide française qui soutient les chrétiens du Proche et du Moyen-Orient depuis le XIXe siècle.
Le jury a été «bouleversé par ce témoignage d’humanité exceptionnel et par la personnalité sensible et humble» du Père Jacques Mourad. A travers ce récit simple, profond et captivant, le lecteur vit l’expérience de sa captivité par l’Etat islamique en 2015 en Syrie. Transformé par cette expérience, l’auteur développe une réflexion profonde, qui évolue au fil de sa captivité et donne un éclairage précieux sur l’avenir de l’islam et des relations entre chrétiens et musulmans au Moyen-Orient.
Le Prix Académique de l’Œuvre d’Orient a été attribué à l’Université catholique d’Ukraine pour le livre «Persécutés pour la vérité. Les Gréco-catholiques ukrainiens derrière le rideau de fer», aux Editions de l’Université Catholique d’Ukraine (2018). Il s’agit pour le jury d’un «témoignage inédit et plein d’espérance de l’Eglise martyre du XXème siècle, en pleine renaissance depuis 30 ans».
Fondé sur plus de 2’000 entretiens, ce remarquable travail d’histoire orale est rendu vivant et bouleversant par les illustrations contenant tant des photos et que des documents d’archives. Il rend hommage à la tragique histoire de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine, persécutée durant les 40 années de régime communiste qu’a connu le pays.
Une mention spéciale a été décernée à Catherine Mayeur-Jaouen pour son livre «Voyage en Haute-Egypte. Prêtres, coptes et catholiques», paru en 2019 aux Editions du CNRS. Pour le jury, il s’agit «d’une excellente étude sur les coptes, d’un niveau universitaire remarquable, qui reste accessible de par son écriture très vivante et sa construction comme un récit de voyage». Le jury a trouvé cet ouvrage «incarné et palpitant», passionnant par les connaissances qu’il apporte au lecteur, qui suit l’auteur au fur et à mesure de son voyage auprès des petites communautés coptes catholiques de la campagne égyptienne. (cath.ch/com/be)
Jacques Berset
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