Mgr Théophile Nare, nouvel évêque de Kaya, à 90 km de Dablo, écrit dans un communiqué que l’abbé Siméon Yampa et ses compagnons sont des «martyrs de la foi». Evoquant la douleur de la communauté chrétienne de son diocèse – dont fait partie la paroisse de Dablo – l’évêque de Kaya fait part de sa consternation: «C’est la désolation, nous sommes très affligés, sous le choc, j’ai le cœur broyé!»
Le diocèse traverse une grande épreuve, observe-t-il dans une interview accordée à Vatican News. Les terroristes ont abattu l’abbé Siméon – né le 19 février 1985 – qui avait réussi à sortir de l’église par une des portes de la sacristie, puis, après avoir fouillé les fidèles couchés au fond de l’église et confisqué leur téléphone portable, ont tiré sur cinq d’entre eux, avant de mettre le feu au bâtiment.
Les terroristes ont ensuite attaqué le centre médical du village, brûlé l’ambulance, et volé des motos devant l’église, pour s’enfuir. Ils ont également incendié des débits de boissons locales. Les assaillants parlaient entre eux en fulfulde, la langue des Peuls.
Les attaques contre les chrétiens se multiplient depuis quelques temps dans ce pays autrefois connu pour son atmosphère paisible. Cinq fidèles et un pasteur ont été tués par des djihadistes dimanche 28 avril 2019 dans une église protestante dans la province du Soum, au nord du Burkina Faso.
L’attaque est survenue à Silgadji, à 60 km de Djibo, chef-lieu du Soum. Des assaillants à moto ont ouvert le feu au moment où les fidèles quittaient l’église à la fin de l’office religieux. Les terroristes islamiques assassinent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le nord du pays, où ils sont de plus en plus présents.
Le 15 février 2019, le Père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, a été tué lors d’une attaque armée attribuée à des djihadistes à Nohao, dans le Centre-Est du pays. A la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, a été enlevé par des individus armés. On est sans nouvelles de lui depuis lors.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes djihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
Dans la région sahélienne du Burkina Faso, des groupes armés, soutenus par des organisations djihadistes, contrôlent des territoires de plus en plus étendus. Selon «Armed Conflict Location & Event Data Project» (ACLED), une ONG basée aux Etats-Unis, depuis novembre 2018, les pertes civiles dans ce conflit de basse intensité s’élèverait déjà à plus de 500 morts. (cath.ch/vaticanews/com/be)
Jacques Berset
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