Le suicide assisté a en effet franchi une première étape législative en Valais le 9 mai 2019, les députés valaisans ayant accepté à une faible majorité au Parlement (69 voix contre 56 et 4 abstentions) l’article 18a du projet de loi sur la santé. Il stipule que «l’assistance au suicide représente une liberté individuelle et que toute personne capable de discernement peut faire valoir cette liberté».
Le rôle de la Commission de bioéthique de la CES est de souligner et d’expliciter les problématiques liées à des questions éthiques complexes. En l’occurrence, elle a rendu attentifs les députés au fort risque incitatif de l’introduction du suicide assisté dans une loi, comme le rappellent le Conseil fédéral et les Chambres fédérales.
«La volonté de limiter les suicides assistés risque ainsi d’être contre-productive», estime la Commission de la CES. Elle souligne que le suicide, comme la santé en général, n’est pas qu’une affaire individuelle. Elle touche la famille, les proches, le personnel soignant et les autres résidents, lesquels peuvent subir un profond stress post-traumatique à la suite d’un suicide et tenter d’y recourir également.
Aussi, la Commission se tourne vers les professionnels de la santé, notamment des soins palliatifs, qui avaient explicitement refusé cette introduction. Elle les encourage dans leur travail de soutien et d’accompagnement au quotidien.
La Commission pense également aux personnes âgées, aux résidents des EMS, aux malades, aux personnes en souffrance, physique ou morale, et à leurs proches, pour les encourager à chercher la force et la joie de vivre, malgré les difficultés qu’elles affrontent. Enfin, la Commission rappelle que tout être humain possède une dignité intrinsèque, du fait qu’il est unique, infiniment aimé du Dieu vivant, et que cette dignité ne dépend pas de la façon de mourir, mais qu’elle se manifeste dans la manière de vivre, de penser et d’agir. (cath.ch/com/ces/be)
Jacques Berset
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