Ancien président du Conseil italien, Aldo Moro a été enlevé le 16 mars 1978 par les Brigades rouges (BR), un groupe terroriste d’extrême gauche. Après 55 jours de captivité, le président du conseil national de la Démocratie chrétienne a finalement été tué par ses ravisseurs de 11 balles dans la poitrine. A l’époque, le pape Paul VI avait lancé de nombreux appels pour implorer la libération de celui dont il était proche. En 2012, le diocèse de Rome avait ouvert le procès en béatification de l’italien.
Cependant, 41 ans après le meurtre de son père, Maria Fida Moro reproche désormais un manque de «clarté» dans ce procès et des attaques malveillantes, dans sa missive au chef de l’Eglise catholique. Selon elle, le procès aurait été transformé en une «guerre de gangs» qui chercheraient à s’approprier la figure d’Aldo Moro et à l’exploiter en leur faveur. Ces propos peuvent notamment faire référence au changement en juillet 2018 du postulateur de la cause, passant du laïc Nicola Giampaolo au Père dominicain Gianni Festa. Ce dernier avait alors justifié ce changement par l’entrée dans le tiers-ordre dominicain d’Aldo Moro lorsqu’il était étudiant.
«Sainteté, écrit encore la femme désormais âgée de 72 ans, je vous prie du fond du cœur d’interrompre le processus de béatification de mon père Aldo Moro». Dans son courier au Souverain pontife, la fille d’Aldo Moro s’inquiète notamment de certaines «infiltrations anormales et répugnantes» de personnes qui ne se soucient uniquement de leur propre profit. Maria Fida Moro dénonce en particulier le «business» autour de la figure de son père, allant jusqu’à parler d’un «pillage continu». PAD
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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