«IL EST UNE FOI» privilégie des films de qualité, tout en veillant à une variété de croyances et de styles cinématographiques, expliquent les organisateurs. Comment la spiritualité féminine s’exprime-t-elle, quelle est sa place et sous quelles formes, aujourd’hui et au cours des siècles, selon les contraintes sociales dans laquelle elle est prise ?
C’est ce que découvriront les spectateurs, du 8 au 12 mai prochains, lors de ces Rendez-vous cinéma qui explorent les couleurs, les lumières et les ombres des aspirations de l’âme féminine au rythme de vingt films, douze débats et autant de rencontres aux Cinémas du Grütli.
«Plurielle et exigeante», la programmation d’IL EST UNE FOI interroge des parcours féminins aussi variés que celui d’une mère de famille, d’une religieuse ou d’une militante, avec le souci de nous laisser interpeller par des œuvres cinématographiques réalisées par des femmes et par des prises de paroles de femmes lors des débats.
«Il ne s’agit pas de démontrer ce que serait une spiritualité féminine, par opposition à une foi qui aurait des caractéristiques masculines. La cinquième édition d’IL EST UNE FOI s’attache à présenter une multiplicité de parcours spirituels de femmes, des portraits lumineux issus d’une multitude de pays, cultures, traditions, et de religions», expliquent Briana Berg et Bertrand Bacqué, co-responsables de la programmation et directeur artistique d’IL EST UNE FOI.
La vie monastique occupe un grand chapitre de cette histoire; des lieux qui furent longtemps le seul refuge spirituel possible et acceptable pour les femmes avec les films Au Risque de se perdre; Thérèse; Ida, ou lorsqu’elles n’étaient pas cloîtrées à la maison Le Festin de Babette.
A l’autre extrême, son versant sombre: la figure diabolisée de la sorcière. Les spectateurs verront ainsi avec quelle facilité toute femme quelque peu libre, différente ou insoumise fut taxée de sorcellerie au Moyen Age (Jour de colère), ou d’esprit maléfique ailleurs (Dakini; Carrie au bal du diable). Avec l’animé japonais Kiki la sorcière, la femme devient enfin un personnage positif, qui a sa place dans la société. En point d’orgue, l’incontournable Jeanne d’Arc, dont les organisateurs proposent deux versions radicalement différentes et complémentaires: Jeannette, sorte de rêverie sur fond de musique rock autour de l’enfance et la jeunesse de cette figure héroïque; et le très beau film de Robert Bresson, basé sur les minutes mêmes du procès de la Pucelle d’Orléans (Procès de Jeanne d’Arc).
Le 3e volet du programme s’intéresse à la femme affranchie, en quête de transcendance. Celle qui se révèle et se décline dans les multiples visages de longues lignées matriarcales, gardiennes des savoirs ancestraux et des liens familiaux (Daughters of the Dust).
Celle qui se libère du joug social de la bourgeoisie dans son cheminement vers la compassion (Europa ›51). L’héroïne de Breaking the Waves, qui côtoie la folie de l’extase charnelle et mystique, ou celle d’Incendies, qui doit prendre les armes alors qu’elle ne rêve que d’aimer. Celle de La Religieuse portugaise, qui se cherche à travers des rencontres au pays de ses racines; et la jeune fille à peine pubère, confrontée à la maternité dans l’exil (Fortuna).
Ou encore des femmes faisant face à la plus grande perte qui soit, celle d’un enfant (Secret Sunshine; La Forêt de Mogari). Et enfin, pour remonter à l’origine, Marie Madeleine, disciple de Jésus à une époque où les femmes avaient peu de droits, et qui fut la première à annoncer la Résurrection. Pour clôturer sur une rencontre contemporaine et insolite avec la Vierge Marie dans Troppa Grazia.
Une démarche de rencontre de l’Eglise catholique «envers tous les publics»
«Les Rendez-vous cinéma IL EST UNE FOI sont une démarche de rencontre de l’Eglise catholique romaine envers tous les publics, un défi qui se poursuit pour la cinquième année consécutive, fort de la réponse du public et du soutien de nos partenaires, dont les Cinémas du Grütli», fait valoir Geoffroy de Clavière, délégué général d’IL EST UNE FOI.
«Le programme de cette année, sélectionné par un comité d’experts, propose vingt films et des débats pour ouvrir des espaces de discussions sur des thématiques humaines et sociétales en présence d’invités d’exception. Avec une priorité donnée aux femmes, d’Agathe Chevalier, responsable du centre d’étude du bouddhisme tibétain de Genève, à Soha Bechara, ex militante de la résistance libanaise, et de la professeure Elisabeth Parmentier à l’écrivaine Mylène Bresson», relève le responsable de la manifestation.
Comme par le passé, le jeune public est à l’honneur lors des matinées scolaires et les projections familiales en fin de semaine, avec les films Le festin de Babette de Gabriel Axel (samedi matin 11 mai) et Kiki la petite sorcière, d’Hayao Miyazaki (dimanche matin 12 mai). IL EST UNE FOI se décline tout au long de l’année également avec des projections gratuites dans des lieux de détention ou des résidences pour personnes âgées. (cath.ch/com/sb/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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