Après la célébration de la messe de Pâques et un tour en papamobile au milieu des 70’000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre au Vatican, le chef de l’Eglise catholique est apparu à la loggia centrale de la basilique vaticane, pour y donner sa bénédiction Urbi et Orbi – à la ville [Rome, ndlr] et au monde. Avant cela, il a prononcé l’habituel message pour la paix dans le monde avec notamment, à ses côtés, le cardinal Kurt Koch.
Pâques, a-t-il introduit, est le matin de la «jeunesse éternelle» de l’Eglise. La Résurrection du Christ est en effet une «vie nouvelle» pour tous, libérée de «l’esclavage de la mort et du péché». Dans les souffrances et les épreuves, a-t-il promis, «le Christ vit et reste avec nous». Le Souverain pontife a ainsi ensuite cité une liste de conflit dans le monde, appelant à la paix.
Il a en premier lieu cité le «bien-aimé peuple syrien, victime d’un conflit qui perdure». Face à celui-ci, le risque est grand d’être «davantage résignés et même indifférents», a-t-il mis en garde. Le pape a plaidé pour une «solution politique qui réponde aux justes aspirations de liberté de paix et de justice». Celle-ci, a-t-il notamment demandé, doit permettre le «retour en sécurité» des déplacés, en particulier ceux réfugiés au Liban et en Jordanie.
Pâques, a-t-il poursuivi, invite à regarder le Moyen-Orient, «déchiré par des divisions et des tensions continues». Ainsi du Yémen, où les enfants sont «épuisés par la faim et la guerre». «Que la lumière pascale éclaire tous les gouvernants et tous les peuples au Moyen-Orient, a imploré l’évêque de Rome, à commencer par les Israéliens et les Palestiniens, et les incite à soulager tant de souffrances et à poursuivre un avenir de paix et de stabilité».
«Que les armes cessent d’ensanglanter la Libye», a encore prié le successeur de Pierre en appelant au «dialogue plutôt qu’à l’oppression». Plus généralement, le pontife, a invité à prier pour le continent africain, toujours «parsemé de tensions sociales, de conflit et parfois d’extrémismes violents». Et ce, a cité le pape, surtout au Burkina Faso, au Mali, au Niger, au Nigéria et au Cameroun. Mais aussi au Soudan qui traverse un temps «d’incertitude politique». Quant au Soudan du Sud, le pontife a espér&ea cute; que la retraite spirituelle des responsables du pays au Vatican porte des «fruits» pour une «nouvelle page».
Dans son message, le chef de l’Eglise catholique n’a pas oublié les régions orientales de l’Ukraine où la population «continue de souffrir». De même au Venezuela où nombreux sont privés des «conditions minimales» à une vie digne, en raison d’une crise «qui perdure et s’approfondit». Le pape François a également souhaité que le Seigneur «éclaire les efforts» au Nicaragua en vue d’une «solution pacifique et négociée» au bénéfice de tous les habitants.
«Face aux nombreuses souffrances de notre temps, que le Seigneur de la vie ne nous trouve pas froids et indifférents», a lancé le Souverain pontife. «Qu’Il fasse cesser le bruit des armes», a-t-il espéré, mais aussi qu’Il «ouvre nos cœurs aux besoins des personnes défavorisées et sans défense, des pauvres, des sans emploi, des personnes marginalisées, de ceux qui frappent à notre porte».
Le chef de l’Eglise catholique a ensuite donné sa bénédiction Urbi et Orbi, avant de poursuivre avec une nouvelle prise de parole. «J’ai appris avec tristesse la nouvelle des graves attentats» survenus le jour même contre des églises et hôtels du Sri Lanka. Il a ainsi exprimé sa «proximité affectueuse» avec la communauté chrétienne du pays, «frappée pendant qu’elle était réunie en prière». Il a également prié par «toutes les victimes de la si cruelle violence» de cet événement «dramatique». Au moins 158 personnes sont mortes dans ces attentats, dont de nombreux étrangers.
Il y a 70 ans, a par ailleurs rappel le pape, un évêque de Rome s’adressait pour la première fois à des fidèles par la télévision, le pape Pie XII (1939-1958) aux Français pour Pâques 1949. «Cet anniversaire, a déclaré son lointain successeur argentin, me donne l’occasion d’encourager les communautés chrétiennes à utiliser tous les outils mis à disposition par cette technique pour annoncer la bonne nouvelle du Christ ressuscité». Avant de poursuivre : «illuminés par la lumière de Pâques, portons le parfum du Christ ressuscité dans la solitude, dans la misère, dans la souffrance de tant de nos frères, renversant la pierre de l’indifférence». (cath.ch/imedia/xln/pp)
Pierre Pistoletti
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