De grandes figures sont passées par cette école, le plus ancien lycée classique de Rome, s’est souvenu le pontife, comme Eugenio Pacelli, futur pape Pie XII (1939-1958), ou Franco Modigliani, qui sera plus tard récompensé du prix Nobel d’économie en 1985. Enterré dans la monumentale église Saint-Ignace, dans le même complexe que ce lycée, se trouve également la dépouille de saint Louis de Gonzague (1568-1591), saint patron de la jeunesse.
Ce jeune étudiant jésuite a été capable de poser des choix importants dans sa courte vie «sans se laisser emporter par le carriérisme et le dieu de l’argent», a rappelé le pape François. Les jeunes doivent absolument agir de cette manière, c’est-à-dire «faisant passer le bien commun avant les intérêts personnels», a-t-il déclaré. Pour ce faire, il faut «prendre soin de son intériorité» en étant capable de créer des espaces de silence. Le pontife leur a conseillé d’apprendre à écouter leur conscience et à faire une saine introspection de leur âme.
Plus qu’une science, il s’agit là d’une sagesse, a pointé le pontife, car ce n’est que dans le silence intérieur que peut être entendue la voix de sa conscience. «N’ayez pas peur du silence […] et de prendre un peu de temps seul» même si cela peut paraître ennuyant au début, et «libérez-vous de la dépendance au téléphone portable s’il vous plaît», a-t-il en outre recommandé sous les applaudissements nourris de la salle et les sourires entendus des étudiants. La «dépendance» au téléphone est une «drogue» sans doute plus «subtile» que les autres qui fait perdre la liberté, a-t-il dénoncé.
D’autre part, saint Louis de Gonzague, mort au service des pestiférés, était connu pour sa capacité à aimer avec un «cœur pur et libre», a indiqué le successeur de Pierre. Or, «seul celui qui aime arrive à connaître Dieu». Dans la vie affective, la pudeur et la fidélité sont deux dimensions très importantes, a-t-il encore expliqué. Cette dernière vertu est essentielle pour mener une véritable relation amoureuse, car on ne peut pas «jouer avec les sentiments». La pudeur, quant à elle, permet de ne pas banaliser le langage du corps.
Cependant, «aimer n’est pas simplement l’expression du lien affectif d’un couple ou d’une amitié forte, belle et fraternelle». Une forme d’amour concrète est également donnée par l’engagement solidaire avec les autres, en particulier les plus pauvres. Pour le pape argentin, «la fantaisie de l’amour» permet d’avancer toujours plus loin grâce son coté créatif. L’évêque de Rome a en particulier salué l’engagement des bénévoles italiens, véritable richesse pour l’Italie.
Par ailleurs, le dimanche des Rameaux, célébré cette année le 14 avril, marquera le début de la Semaine sainte, a encore noté le pontife. Cette semaine se terminera à Pâques, avec la résurrection du Christ, «fondement de l’espérance chrétienne». Pour le pape, la fête de Pâques est un moment privilégié pour renouveler les promesses de son baptême. C’est également un temps de renouveau de l’âme et pour refleurir dans l’amour du Seigneur. Lui seul donnera toujours la force et le courage de lutter contre les difficultés de la vie.
A noter que le Lycée Ennio Quirino Visconti, créé en 1871, se trouve dans l’ancien Collège romain, fondé par saint Ignace de Loyola peu après le lancement de la Compagnie de Jésus au 16e siècle. C’est là qu’a notamment été formé le Père Matteo Ricci, a souligné le successeur de Pierre dans son discours, «l’un des premiers à établir un pont d’amitié entre la Chine et l’Occident, mettant en œuvre un modèle encore valable d’inculturation du message chrétien dans le monde chinois». Cette école doit continuer à éduquer à l’accueil, au respect de la diversité et à la collaboration, a insisté le pape, et doit être un laboratoire pour la société du futur. (cath.ch/imedia/pad/rz)
Raphaël Zbinden
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