Le monde actuel se caractérise par une «croissance de l’individualisme et de l’égocentrisme», deux attitudes qui relèguent l’autre à une fonction purement «utilitaire», a observé le pontife. Au cœur de cette logique, la traite demeure l’une des manifestations les plus dramatiques de la marchandisation de la personne.
Toute personne est créée pour aimer et prendre soin de l’autre, ce qui permet de se rapprocher de Dieu, a rappelé le pape. Par conséquent, les choix contraires à la réalisation du projet de Dieu consistent en «une trahison de notre humanité» et un «renoncement à la vie en abondance» offerte par le Christ. Ainsi, parce qu’il déchire la famille humaine, le trafic constitue un crime contre l’humanité, a martelé l’évêque de Rome. Dès lors, en portant atteinte à la dignité de la victime, les coupables de ce crime sont également blessés dans leur humanité.
Si beaucoup a été fait pour éradiquer ce fléau, le chemin est encore long, a pointé le pape. Ainsi, pour faire face à un problème aussi «obscur», il a appelé à la coordination des différentes initiatives pastorales. De même, l’Eglise doit savoir travailler en synergie avec d’autres acteurs politiques et sociaux. Le pontife a enfin remercié l’ensemble des personnes engagées dans cette lutte risquée et anonyme.
Cette audience faisait suite à une conférence organisée par la section ‘Migrants et Réfugiés’ – dont le pape est responsable –du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Organisée du 8 au 11 avril 2019 à Sacrofano (Italie), elle a rassemblé pas moins de 200 évêques, religieux, prêtres et laïcs engagés contre la traite humaine. (cath.ch/imedia/cg/rz)
Raphaël Zbinden
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