Au cours de sa 19e visite paroissiale depuis le début de son pontificat, l’évêque de Rome a salué dimanche les membres d’une crèche vivante, mise en place par les fidèles de la paroisse dans le but de collecter des fonds pour les travaux de restauration de leur paroisse. Le pontife leur a ainsi rapporté une anecdote qui s’est selon lui déroulée pendant la période de Noël en 2017 «dans un pays européen très laïc».
Ce pays, a-t-il indiqué, interdit d’afficher tout symbole religieux dans les lieux publics. Cette année-là, a-t-il poursuivi, le maire d’une petite ville avait pourtant installé une belle crèche à l’entrée de son bureau, pensant alors exposer un symbole culturel plus que religieux.
Cependant, mis au parfum de cette décision, le préfet du lieu «s’est mis en colère» en raison d’un soi-disant manquement envers la laïcité. Pour le pape argentin, il s’agit d’une «stupidité de penser que puisqu’un pays est laïc, on ne peut y monter de crèches».
Si le pape a soigneusement évité de nommer le pays en question, il s’agit très probablement de la France. Depuis une dizaine d’années, de nombreuses poursuites judiciaires émaillent chaque année le mois de décembre au sujet de l’installation de crèches dans les mairies ou les conseils départementaux. Selon la jurisprudence, l’installation d’une crèche dans de tels lieux peut toutefois être licite pendant l’Avent à condition qu’elle présente un caractère «culturel, artistique ou festif» et qu’elle corresponde à des «usages locaux».
A l’issue de cette anecdote, le pape François a annoncé en avant-première qu’une journée ou une semaine dédiée aux crèches serait mise en place cette année. Cette initiative sera portée par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. L’objectif de cette action est d’encourager à installer une crèche chez soi ou sur les places» a déclaré le pape François.
Par ailleurs, le pape François a encouragé de jeunes époux à continuer à se faire accompagner après le mariage. La préparation au mariage ne consiste pas seulement à suivre quatre séances, «toutes théoriques», a-t-il expliqué. Il s’agit d’un véritable «voyage», d’un «catéchuménat». Il faut s’attacher à vivre avec sa communauté, à écouter les expériences d’autres personnes ou encore à partager les doutes que l’on peut avoir.
Au cours de cette même visite paroissiale, la 2e depuis le début de l’année, et lors de la célébration eucharistique, le pontife a consacré le nouvel autel de l’église entièrement restaurée après trois ans de travaux. Différentes reliques ont été insérées dans cet autel: celles de saint Jean Bosco, de sainte Marguerite-Marie Alacoque ou encore de sainte Maria Goretti. Versant une pleine fiole de saint chrême sur la table sacrificielle, le pontife l’a longuement ointe avant que le cardinal Angelo De Donatis, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, n’encense pour sa part l’autel.
Etaient également présents à cette cérémonie Mgr Paolo Selvadagi, évêque auxiliaire pour le secteur ouest, le curé de la paroisse, le Père Dario Frattini, ainsi que le Père Rinaldo Guarisco, supérieur général des chanoines réguliers de l’Immaculée Conception. (cath.ch/imedia/pad/be)
Jacques Berset
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