En février 2018, Mgr Scicluna, accompagné de Mgr Jordi Bertomeu, official de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s’était rendu au Chili pour enquêter sur les abus sexuels et leur gestion dans ce pays. Le 20 mars, le prélat avait ainsi remis au pape un rapport de 2.300 pages avant de retourner dans ce pays en juin pour clore sa mission. Enquêtant sur le sujet, la justice chilienne avait, le 1er août, fait une demande au Vatican pour obtenir ce document. Le petit Etat n’avait pas donné de réponse publique à cette requête.
La raison pour laquelle le Vatican n’a pas remis ce rapport à la justice chilienne repose sur une volonté de respecter le souhait des personnes interrogées. La documentation et les témoignages reçus par de nombreuses personnes, «qui m’ont accordé leur confiance (…), indiquaient que ces informations devaient être directement adressées au Saint-Père». C’était, en tout cas, «l’intention» et «le désir» de celles-ci, a expliqué Mgr Scicluna. Avant d’ajouter : «je suis convaincu que le pape respectera la volonté des personnes qui ont eu confiance en lui».
Par ailleurs, la Congrégation pour la doctrine de la foi n’a généralement pas de relation directe avec les enquêteurs civils. Pour une telle demande, la justice d’un pays doit en référer au préalable à la Secrétairerie d’Etat. En août dernier, sachant que le Vatican n’en avait pas l’obligation, le porte-parole de la Cour suprême chilienne, Lamberto Cisternas avait espéré du Vatican recevoir des extraits du document.
Le Chili est l’un des pays les plus concernés par la crise des abus sexuels et leur gestion. Mgr Celestino Aós Braco, administrateur apostolique de Santiago, nommé le 23 mars suite à la démission du cardinal Ricardo Ezzati, devrait quant à lui être reçu par le pape François dans les prochains jours. De cette future rencontre, Mgr Celestino Aós Braco attend une «orientation» afin de faire face à la crise secouant le pays. (cath.ch/imedia/cg/mp)
Maurice Page
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