«Je suis profondément attristé par la décision du Saint-Père de confirmer la décision du tribunal de première instance», a estimé Mgr Apuron dans une déclaration faite le 4 avril 2019 .»Je crois que les faits et les éléments de preuve présentés ont démontré mon innocence totale».
Selon certains observateurs, la relative légèreté de la peine infligée par Rome, à savoir la révocation de sa charge, l’interdiction de porter les insignes d’archevêque et de résider à Guam, laisse à penser que la culpabilité du prélat n’est pas établie avec une certitude totale, ou que la qualification des faits incriminés n’est pas parfaitement claire. En effet, l’abus sexuel sur mineur est considéré dans le droit canon comme un crime grave entraînant des sanctions lourdes. Or Mgr Apuron, n’est pas renvoyé de l’état clérical, il reste évêque et n’est pas même frappé de suspension de ministère public. Il n’a pas non plus été assigné à vivre dans la prière et la pénitence.
Mgr Apuron a qualifié la peine, qui l’empêche de vivre à Guam, de «condamnation à mort». «Je perds ma patrie, ma famille, mon Eglise, mon peuple, même ma langue, et je reste seul en pleine humiliation, vieux et en mauvaise santé.» «Je dois à Sa Sainteté mon obéissance en tant qu’évêque, prêtre et fils de l’Église. Je me soumets totalement au jugement du Saint-Père en le remerciant de m’avoir permis de continuer à servir comme prêtre et archevêque sans insigne «, a-t-il encore indiqué.
Selon l’ex-archevêque, un climat de peur et la publicité dans les médias locaux ont entravé le travail du tribunal du Vatican dans sa condamnation. Cela «témoigne de la présence d’un groupe de pression qui a comploté pour me détruire, et qui s’est fait clairement connaître même aux autorités à Rome». Des personnes lui auraient révélé qu’on leur avait demandé de faire de fausses accusations contre lui en échange d’argent.
«J’offre cette souffrance pour le Saint-Père. Que le Seigneur le guide en ces temps difficiles à la tête de l’Église. J’offre ma souffrance à mes accusateurs et à ceux qui ont comploté pour mon renvoi. […] Et je prie: ‘Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font», a-t-il conclu. (cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
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